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Amadou DIAWARA, CEO de FAMIB-KINGUILAND : « L’Economie malienne repose sur les PME-PMI ; sur les 80% des PME-PMI qui constituent le tissu économique du pays, l’écrasante majorité est dans le Secteur informel. Nous envisageons octroyer une formation de qualité à 10.000 Jeunes sur l’Entreprenariat à travers l’Université Virtuel et prévoyons de construire un complexe d’innovation Technologique et d’Industrie culturelle créative qui permettrait à ces Jeunes de mettre à profit leurs talents »

Amadou DIAWARA, CEO de FAMIB-KINGUILAND : « L’Economie malienne repose sur les PME-PMI ; sur les 80% des PME-PMI qui constituent le tissu économique du pays, l’écrasante majorité est dans le Secteur informel. Nous envisageons octroyer une formation de qualité à 10.000 Jeunes sur l’Entreprenariat à travers l’Université Virtuel et prévoyons de construire un complexe d’innovation Technologique et d’Industrie culturelle créative qui permettrait à ces Jeunes de mettre à profit leurs talents »

Amadou DIAWARA, CEO du Centre d’Innovation, de Recherche Technologique et d’Industries Créatives (FAMIB-KINGUILAND), ce jeune malien très actif dans des actions au sein de son pays d’origine au niveau du Secteur du Numérique, a quitté la diaspora pour se mettre au service de son pays le Mali. Dans sa vision de faire bouger les choses dans ce domaine dont il maîtrise, Amadou DIAWARA intensifie ses actions entre le Secteur Public et le Secteur Privé, afin d’apporter sa pierre à l’édifice de son pays. Dans cette interview accordée au site www.afriqueeconomie.net, après les 10 années d’existence fêtée par son Groupe il y a plus d’un mois de cela, il présente ses Projets à court et moyen termes, et donne également son avis sur la crise sanitaire mondiale que traverse la planète, par la pandémie du COVID-19.

A.E : Présentez-vous à nos lecteurs

Je suis Amadou Diawara CEO FAMIB-KINGUILAND (Centre d’Innovation de Recherche Technologique et d’Industries Créatives), Président de l’Université Virtuelle du Mali UPP KINGUI, Fondateur de la crypto bourse Kingui Coin et des Crypto monnaies XAALISI, Mali Waari et Eburnie coin, Expert en Transformation Digitale et Technologie Blockchain, Vice-Président du Forum pour la Gouvernance de l’Internet (FGI-MALI), Membre du Chapitre malien Internet Society.

 A.E : À la tête de ce Groupe depuis maintenant 10 ans, quelles ont été les actions menées au niveau du Secteur numérique dans votre pays ?

Les Structures maliennes sont encore en retard en matière de Transformation Numérique. Le virage est encore serré pour nombre d’entre elles. Afin de favoriser la transformation il s’agit de s’adapter aux nouveaux enjeux et d’apprendre à innover en faisant émerger les besoins de demain. C’est pour cela que depuis fort longtemps nous menons des sensibilisations à la Transformation Digitale afin de faire comprendre aux Entreprises, quels en sont les enjeux, les impacts et comment leur action s’y inscrit. Au-delà de cela nous mettons à disposition des solutions numériques développées par nos ingénieurs qui permettent de dématérialiser les processus métiers pour tout type de structures que ce soit gouvernementales, non gouvernementales, privées et même les Institutions Financières avec un modèle économique assez intéressant. Également, afin de répondre à la problématique des échanges monétaires, du taux faramineux des frais de transaction nous avons mis en place notre monnaie numérique crypto Xaalisi pour acheter des Produits et faciliter les paiements commerciaux. Dans le cadre de notre politique RSE nous avons mis en place un complexe scolaire Virtuel (UNIVERSITÉ VIRTUELLE UPP-KINGUI, LYCÉE VIRTUEL POPULAIRE ET PETITE ÉCOLE VIRTUELLE DU MALI) à caractère social afin de rendre accessible l’Education à tous. A cette université virtuelle est associé notre E-INCUBATEUR incubateur en ligne (FAMIB-LABS) afin d’accompagner les Jeunes porteurs de Projets.

 

A.E : Quelle est la stratégie managériale au sein de votre Groupe ?

Dans un monde en perpétuel changement, incertain, où la flexibilité et l’innovation deviennent les facteurs clefs de succès et où la pérennité des Entreprises repose plus que jamais sur l’engagement de chacun, nous mettons en avant le management par les valeurs. En effet, les valeurs permettent aux entreprises de notamment, donner du sens à l’action et orienter l’engagement, renforcer la cohésion, structurer les modes de collaboration par l’adoption d’une ligne de conduite partagée par tous les acteurs de l’Entreprise, gérer la complexité de l’Organisation et la diversité des situations et promouvoir son ADN, tant en interne que vis-à-vis de l’extérieur. En dépit de cela nous avons commencé à adopter une nouvelle stratégie qui permet à nos cadres méritant et désireux de créer leur Entreprise avec l’accompagnement de la société.

.A.E : Combien d’employés avez-vous à votre actif ?

A ce jour nous sommes 120 collaborateurs sur le Mali, le Niger, la Côte d’Ivoire, la France et les Etats-Unis.

A.E : Quels sont les distinctions déjà obtenues depuis la création de votre structure ?

Nous avons plusieurs fois été lauréats de la Meilleure Entreprise TIC au Mali.

 A.E : Quels sont vos rapports avec le Gouvernement malien, dans l’exécution de vos missions et objectifs ?

Nous maintenons de bonnes relations avec le Gouvernement malien et avons toujours montré notre disponibilité à les accompagner chaque fois que le besoin se fera ; et d’ailleurs l’Université Virtuelle en ait un exemple frappant.

A.E : Que penses-vous de l’Entrepreneuriat au Mali ?

Le Secteur de l’Entreprenariat au Mali évolue lentement malgré les mesures d’accompagnements prises par l’écosystème Entreprenariat. Cela parce que les dispositions adoptées ne sont pas les bonnes. 20% de l’économie sont des Grandes Entreprises. L’économique malienne repose sur les PME-PMI ; sur les 80% des PME-PMI qui constituent le tissu économique du pays, l’écrasante majorité est dans le Secteur informel. L’État devrait penser en partenariat avec des Institutions financières, à mettre en place une stratégie de formalisation et au-delà de cela Il faut que les acteurs acceptent de mettre dans la poubelle tout ce qu’ils ont appris de façon académique en matière d’analyse financière de l’Entreprise et regarder l’Entreprise d’en face, se remettre en cause soit même. Il faut aussi que les banquiers acceptent de changer leurs méthodes d’analyses. Au lieu de baser les analyses sur des éléments quittances, il faut les baser sur des éléments physiques. Il faut que le Gouvernement malien et les banquiers acceptent de décrocher leurs vestes dans les bureaux, d’aller voir les Entreprises dans leurs chantiers, d’aller voir les commerçants dans leurs boutiques, d’aller voir les artisans dans leurs ateliers, dans leurs usines s’imprégner de leur réalité et proposer des solutions adéquates.

A.E : Quels sont vos Projets à court et moyen termes ?

A court terme nous envisageons octroyer une formation de qualité à 10.000 Jeunes sur l’Entreprenariat, à travers l’Université Virtuel et à moyen et long terme, nous prévoyons de construire un complexe d’innovation Technologique et d’Industrie culturelle créative qui permettrait à ces Jeunes de mettre à profit leurs talents.

 

A.E : L’actualité de ce monde est focalisée sur la pandémie du COVID-19. Le Mali est également confrontée à cette crise sanitaire. Quelle est la stratégie mise en place par le Gouvernement malien ?

A ce stade les seules mesures prises par le Gouvernement malien sont des mesures d’information et de sensibilisation des populations pour prévenir la maladie et réduire au maximum la propagation de cette maladie sur le territoire malien. Le Gouvernement malien ne s’est pas arrêté là, il a mis en place des dispositifs de contrôle au niveau des portes d’entrée, pour que si éventuellement une personne infectée foulait le sol malien, nous ayons la possibilité non seulement de l’identifier, mais aussi de le mettre en quarantaine, le suivre au quotidien. La seule porte d’entrée, pour le moment, est naturellement l’aéroport de Bamako Sénou et un dispositif y est mis en place. A cela s’ajoute la fermeture des frontières terrestres. Comme contribution nous avons développé une plateforme « SOS CORONAVIRUS » qui sera mise à disposition de l’État. 

   

 A.E : Que penses-vous de l’Entrepreneuriat féminin en Afrique ?

En Afrique en général, les femmes sont des opératrices économiques très dynamiques. L’Entreprenariat féminin est très important, car il est un espace d’évaluation des efforts de l’État en faveur de la promotion des femmes mais aussi un cadre pour valoriser le Partenariat entre les Institutions Publiques et le mouvement associatif féminin afin de mieux répondre aux attentes des femmes et des jeunes filles. La femme joue un rôle non négligeable dans la société en tant qu’opératrice incontournable dans la lutte contre la pauvreté. La lutte ainsi amorcée se révèle une des stratégies efficaces de riposte à la crise économique et financière couplée avec une crise sans précédent de l’emploi.

A.E : Quel est votre avis sur l’avenir du continent africain après cette pandémie ?

Nul ne peut se leurrer sur le champ d’imprévisibilité que comporte un tel exercice de prospective. Non seulement le champ de ce qui n’est pas prévisible, mais même celui de ce qui n’est pas visible. La lutte contre le COVID-19 en Afrique ne devrait pas seulement être une affaire de gros investissements dans les systèmes de santé, du moins pas uniquement pour cela. Il semble que c’est plutôt au niveau des conséquences de la « contamination économique globale du COVID-19 » qu’il faut s’inquiéter pour l’Afrique. C’est pourquoi on peut s’étonner du silence assourdissant sur cette question en Afrique, alors que pointent des risques élevés d’une très grande récession qui risque d’affecter ses économies les plus extraverties avec des vulnérabilités verticales directes. En effet, la crise économique globale est plus que probable.

A.E : Votre mot de fin à nos lecteurs

Tout d’abord je tiens à exprimer ma gratitude au site www.afriqueeconomie.net de m’avoir donné l’occasion de porter ma voix à travers cet entretien. Les Technologies de l’Information et de la Communication (TIC) bouleversent notre univers chaque jour davantage sur le continent africain ; le plus jeune de la planète. Il est crucial de veiller à ce que la première ressource de l’Afrique, la jeunesse, puisse s’adapter véritablement et efficacement alors que la quatrième révolution industrielle redéfinit les compétences d’avenir. Sans le Numérique, aucun des 17 Objectifs de Développement Durable (ODD) des Nations Unies ne pourrait être atteint. Nous, les Jeunes, devons être conscients que nous constituons la plus précieuse ressource de notre magnifique continent. Nous devons tout faire pour devenir une main-d’œuvre énergique en épousant la philosophie Ubuntu : « Je suis parce que nous sommes, nous sommes parce que je suis ». Comme le dit un vieux proverbe africain, « Si tu veux aller vite, marche seul. Mais si tu veux aller loin, marchons ensemble ». Nous avons du pain sur la planche, mais si nous travaillons dur, si nous maintenons notre détermination, notre persévérance, notre engagement et notre passion, rien ne pourra nous arrêter pour bâtir l’Afrique que nous désirons, l’Afrique que nous méritons ! En cette période de crise j’aimerais que nous prenions conscience de la gravité du virus qui circule actuellement et des conséquences qu’il pourrait engendrer. Si par la négligence nous laissons cette pandémie se propager en Afrique nous risquons d’en souffrir sévèrement. J’en appelle à la conscience de tout un chacun soyons Responsable et respectons les mesures de prévention en adoptant les gestes barrières.

 

Interview réalisée par Nadège Koffi

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