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INTERVIEW/ ISAAC ADI KOUAME, PORTE-PAROLE DU COP-HEVEA « NOS PRODUCTEURS D’HEVEA PEINENT A VIVRE DÉCEMMENT ET NOS EXPORTATIONS SONT ARRÊTÉES EN CÔTE D’IVOIRE, POUR PLUSIEURS RAISONS »

INTERVIEW/ ISAAC ADI KOUAME, PORTE-PAROLE DU COP-HEVEA « NOS PRODUCTEURS D’HEVEA PEINENT A VIVRE DÉCEMMENT ET NOS EXPORTATIONS SONT ARRÊTÉES EN CÔTE D’IVOIRE, POUR PLUSIEURS RAISONS »

En marge de la 37ème Conférence Internationale sur le Caoutchouc Naturel (IRC 2018) tenue du 22 au 24 octobre 2018 au Sofitel Hôtel Ivoire d’Abidjan (Côte d’Ivoire), nous avons voulu échanger avec les acteurs de la filière pour faire l’état des lieux de ce secteur et les enjeux de cette Conférence Internationale à laquelle 27 pays ont pris part.

Premier producteur africain du caoutchouc naturel et 7ème au rang mondial, la Côte d’Ivoire par sa filière a pu faire un Chiffre d’Affaire en 2017 de 495 milliards de F CFA, pour 120 milliards de FCFA en 2008.

Dans cette interview, M. ISAAC ADI KOUAME, Producteur, Planteur, Président de coopérative et porte-parole du Collectif des Organisations des Producteurs de la filière hévéa (COP-Hévéa), et par ailleurs député de Prikro, nous révèle la situation actuelle des Producteurs d’hévéa en Côte d’Ivoire qui n’arrivent plus à exporter leurs produits pour plusieurs raisons.

1/ Quelle est aujourd’hui la situation des planteurs en Côte d’Ivoire, au moment où les prix sont au plus bas (au mois d’octobre 2018, le prix fixé à 260 FCFA/KG réservé aux planteurs) ?

Première difficulté, nous avons la mévente de nos fonds de taxes, nous avons la production sur le bras, les usines sont fermées, les usines ouvrent par tempérament cela se referment et le planteur n’arrive pas à vendre sa production. Donc premier élément, mévente du caoutchouc de nos producteurs. Deuxième élément, c’est le prix. C’est vrai que les prix sont bas mais si on arrivait à vendre déjà ce dont nous disposons, cela aurait permis aux producteurs de vivre décemment du fruit de son labeur. Voilà un peu aujourd’hui la crise que traversent les producteurs d’hévéa en Côte d’Ivoire.

2/ On nous parle de 600.000 tonnes d’hévéa produit chaque année, soit 70% de la production africaine, qu’est ce qui fait que le produit peine à être vendu ?

Les 600.000 tonnes dont on parle sont le produit sec transformé. Etant producteur, moi je le ramène à la production brute. Ce qui tourne autour de 1 millions de tonnes produits. Nous avons une capacité de transformation de 700.000 à 800.000 tonnes. Nous avons donc une production de 200.000 à 300.000 tonnes qui restent sous le bras du producteur, à vendre par les producteurs d’ici la fin de l’année. Ce sont donc ses 200.000 à 300.000 tonnes qu’il faut pouvoir soit transformer, soit exporter sur place alors que les usines sont sous capacité. Il faut 2 ans pour construire une usine, il faut pratiquement 10 usines pour transformer nos produits. Et aujourd’hui, l’exportation est arrêtée parce ce que les armateurs trouvent que le caoutchouc brut dégrade les bateaux, contaminent les produits, ce qui fait que les exportations ne sont plus acceptées.

3/ Quels sont les enjeux de cette Conférence Internationale sur le Caoutchouc Naturel (IRC) ?

Nous avons l’impact socio-économique. Cela permettra de voir l’impact économique. Le président de l’Association des Professionnels du Caoutchouc naturel de Côte d’Ivoire (APROMAC), M. Eugène KREMIEN, par ailleurs président du Comité d’Organisation de cette Conférence l’a dit au cours de son allocution « L’hévéa a un impact économique très fort sur les producteurs ivoiriens ». Et donc aujourd’hui c’est de bien comprendre les méandres donc de cet impact et aussi l’aspect environnemental parce ce qu’on accuse souvent l’hévéa de détruire l’environnement, de détruire nos cultures vivrières. Cette conférence permettra d’éclairer tout le monde sur cet aspect.

 

 

 Interview réalisée par Nadège Koffi

 

 

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