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Chef Olivier GNAMIEN : « J’ai choisi le bon métier ; j’ai choisi le meilleur métier au monde, j’encourage les gens qui veulent embrasser les métiers de l’Hôtellerie, de la Restauration, de s’y mettre et de voir plus grand »

Chef Olivier GNAMIEN : « J’ai choisi le bon métier ; j’ai choisi le meilleur métier au monde, j’encourage les gens qui veulent embrasser les métiers de l’Hôtellerie, de la Restauration, de s’y mettre et de voir plus grand »

Chef Exécutif de l’Hôtel 5 étoiles Radisson Blu d’Abidjan, Olivier GNAMIEN est le plus jeune Chef Cuisinier de Côte d’Ivoire, au niveau des Hôtels 5 étoiles. Passionné par son métier, il désire une réorganisation dans le domaine du Tourisme, avec un engagement ferme du Gouvernement ivoirien, tant dans la formation au niveau des écoles de formation ; asseoir un Organe de régulation géré par des Professionnels du métier. Pour Chef GNAMIEN, il a choisi le meilleur métier au monde et encourage les personnes qui veulent embrasser les métiers de l’Hôtellerie, de la Restauration, de s’y mettre et de voir plus grand.

Dans une interview accordée au média en ligne www.afriqueeconomie.net , notre Expert en cuisine nous a défini ce que c’est que l’Industrie du Tourisme ; expliqué pourquoi le Tourisme local est plus couteux que le Tourisme international et invite la Jeunesse à avoir une vision claire et rester ferme et rigoureux sur le métier choisi.

A.E : Présentez-vous à nos lecteurs

Je suis Chef GNAMIEN Oliver, je suis le Chef Exécutif du Radisson Blu d’Abidjan ; je suis aussi le Président de l’Association des Chefs Cuisiniers de Côte d’Ivoire et je suis un ancien Etudiant des Ecoles Hôtelières de Côte d’Ivoire.

A.E : Quelle a été votre parcours scolaire et universitaire ?

Au niveau Professionnel, j’ai commencé par le CAP ; CAP Boulangerie-Pâtisserie ; BT Cuisine Professionnel et BTS Gestion Touristique et Hôtelière. Après, j’ai fait des Certifications en Chocolat, en Pâtisserie fine et en Stylisme culinaire.

A.E : Quel a été la motivation de votre choix pour l’Hôtellerie ?

Ce qui m’a motivé, c’est un ami que j’ai vu et qui faisait l’Ecole Hôtelière de Boulangerie-Pâtisserie. C’est par lui que j’ai su qu’il y avait des Ecoles de Formation. Déjà tout petit, j’avais déjà commencé à apprendre la cuisine auprès de mes parents. Ma mère qui avait un restaurant ; donc c’est auprès d’elle que j’ai commencé à découvrir c’est quoi la Restauration, le service, comment gérer les clients. Au départ je ne me voyais pas cuisinier, parce ce que je ne savais pas qu’il y avait des écoles. Et c’est lorsque j’ai découvert qu’il y avait des diplômes qu’on pouvait avoir, c’est là que je me suis engagé. Ma passion, c’est ma mère.

A.E : Comment peut-on définir l’Industrie du Tourisme ?

L’Industrie du Tourisme peut-être définit comme une Industrie en pleine croissance, qui prend en compte l’Hôtellerie, le Transport (terrestre et aérien), le Divertissement et le Loisir ; aussi les Investissements en immobilisation (hôtels). L’orientation touristique c’est accueillir, recevoir des gens ; les traiter, les accompagner dans tous leurs besoins.

A.E : La Côte d’Ivoire a eu à organiser la CAN en 2023, nous avons eu une affluence de touristes et aussi d’opérateurs économiques. Pouvez-vous nous faire un bilan de ce que cela a pu donner aux chiffres économiques du pays ?

La CAN a été un évènement à succès ; la CAN a réussi. Faut dire que la CAN a été vraiment une lucarne de visibilité du pays la Côte d’Ivoire. La CAN a pu montrer à tout le monde entier, la destination Côte d’Ivoire. A vrai dire, au niveau de l’Afrique de l’Ouest, la Côte d’Ivoire a été la première destination touristique, mais après la CAN, on a vu que le pays s’est fait connaître au niveau international. Beaucoup de personnes qui ne connaissaient pas la Côte d’Ivoire ont connu le pays. Des gens se déplaçaient, des gens veulent venir en Côte d’Ivoire pour voir le pays ; pour voir c’est quoi la Côte d’Ivoire. Pour la CAN particulièrement, elle a entraîné beaucoup d’investissements ; cela a créé des flux financiers qui ont permis de construire des Infrastructures hôteliers pour les aménager. On a eu de nouvelles infrastructures qui ont été aménagées, des Industries de Transport qui ont été mises en œuvre pour les personnes qui viennent. Cela a eu un impact sur le PIB du pays ; la CAN a favorisé la croissance des Chiffres d’affaires de beaucoup d’activités ; l’activité de l’Hôtellerie, l’activité de la Restauration, l’activité des Transports aérien, terrestre et maritime. Il y a eu beaucoup de mouvements produits vers la Côte d’Ivoire pour satisfaire les besoins. On peut dire que cela a eu un bon impact en termes de visibilité, mais en terme économique, cela a fait grimper le PIB du pays

A.E : Beaucoup d’africains disent que le Tourisme local est plus couteux que le Tourisme international. Qu’est-ce que vous en pensez ?

Le Tourisme local est bien évidemment plus chère que le Tourisme international parce qu’il faut dire que majoritairement, tous nos investissements touristiques sont de l’extérieur ; donc je veux dire pour aujourd’hui si on veut construire un hôtel, tout le matériel viendra de l’extérieur. L’amortissement de cette immobilisation, elle énorme. Cela fait qu’évidemment il faut vendre cela un peu plus chère, pour amortir son investissement. A côté de cela, il y a le fait de la main d’œuvre ; la main d’œuvre elle est très difficile à avoir en Côte d’Ivoire. Pour une main d’œuvre qualifiée, il faut mettre beaucoup d’argent ; donc cela fait plomber le coup. Même les ingrédients qu’on utilise dans les cuisines, dans les restaurants, majoritairement, ces produits viennent de l’extérieur (France, Allemagne, l’Inde, etc). Il y a les taxes qui s’ajoutent sur ces produits, alors que quand ces produits sont de chez eux, là-bas c’est direct. Un produit qu’on va acheter ici à 30.000 FCFA, en France on l’achète peut-être à 6.000 FCFA-9000 FCFA, cela fait qu’on va vendre plus moins chère qu’ici. Et tout ce qui est investissements dans le domaine des immobilisations (bâtiment) ; tout vient de l’Europe. Les impôts dessus, les frais de transport font qu’ici on vend cela encore plus chère. C’est tout cela qui favorise ce coût élevé du Tourisme local. Nous n’avons pas de politique en Côte d’Ivoire, au niveau de l’investissement, qui favorise la rentrée des Produits ; tous les produits sont taxés.

A.E : Quels sont les actions à mener que les Etats doivent prendre pour une meilleure rentabilité économique pour le développement des pays ?

Pour moi aujourd’hui, en tant qu’un ancien des Ecoles Hôtelières, l’un des éléments qu’on peut utiliser pour un développement dans le domaine touristique, c’est déjà les écoles. Il faut réécrire le système de formation, des écoles de formation. Il faut changer ce système, parce que ce système ne répond plus aux normes. Il faut également structurer, réorganiser le système d’installation des Entreprises dans le domaine. Généralement, ces capitaux sont des capitaux extérieurs, donc ce sont des étrangers qui investissent dans ce domaine. Par contre, le problème est que l’Etat n’a pas de visibilité sur la gestion et aussi sur la main d’œuvre. Il faut que des Organes de régulation soient mis en œuvre par l’Etat ; mais qui soient gérés par des Professionnels de ce métier, de sorte qu’on puisse avoir une croissance économique et que cela ait un bon impact au niveau international. Il faut réorganiser le système hôtelier en Côte d’Ivoire. Qui doit investir ? Où on investit ? Comment on paie ses impôts ? Une autre chose, c’est la manière de s’installer. Vous remarquez qu’aujourd’hui, une personne peut se lever de sa maison et vient s’installer avec son petit maquis, son petit restaurant en bordure de la route. Il n’y a pas de catégorisation. Elle ne paie pas d’impôts, de taxes, mais les Entrepreneurs, les PME qui viennent s’installer, elles sont obligées de payer les impôts. Il y a une inadéquation ; soit on revoit ce système pour que cela favorise beaucoup d’installations, mais aussi beaucoup de déclarations. Beaucoup sont dans l’informel aujourd’hui dans la Restauration, dans l’Hôtellerie ; si on a un Organe étatique fiable et professionnel qui peut réguler ce domaine, cela aura un bon impact sur le pays.   

A.E : Pensez-vous que la Côte d’Ivoire peut se prévaloir le pays le plus prisé par l’extérieur ? Si oui les raisons ou si non, les stratégies pour arriver au standard fixé par les Institutions de régulation ?

Au niveau de l’Afrique de l’Ouest, la Côte d’Ivoire est la première destination touristique, par sa population ; une population qui est accueillante. La Côte d’Ivoire est un pays prisé de par sa diversité culturelle. Du Centre, du Nord, de l’Ouest, du Sud, de l’Est, la Côte d’Ivoire regorge d’énormes potentiels touristiques ; d’énormes sites touristiques. Cela fait qu’aujourd’hui la Côte d’Ivoire est un pays au niveau de l’Afrique de l’Ouest le plus prisé, la deuxième destination touristique. Je pense que c’est un bon impact aujourd’hui. L’environnement permet et il y a la stabilité politique. Vous voyez, des pays où les gens veulent partir, ce sont des pays qui ne sont pas à risque ; il n’y a pas d’attentats touristiques, il n’y a pas de coups d’état, il n’y a pas de guerres. Généralement ces pays sont les plus vus, de destination de touristes. En terme de tourisme, cela regorge de beaucoup de choses. Il y a des personnes qui viennent chercher des investissements, des Entreprises qui envisagent investir. Si le pays est stable, éventuellement on peut avoir une croissance bonne. Mais si le pays est instable, la croissance aussi baisse. Toutes les activités, les évènements qui ont lieu en Côte d’Ivoire, c’est parce qu’il y a la paix en Côte d’Ivoire (CAN, Forums, etc). Aujourd’hui on peut dire que la Côte d’Ivoire est une destination touristique optimale et immuable.

A.E : Avez-vous reçu des Prix durant votre parcours ?

Oui, j’ai été le Champion de Pâtisserie à Dinyi en Chine, comme Meilleur Pâtissier créatif. Je suis le plus jeune Chef ivoirien à être un tel poste de responsabilité. Nous ne sommes pas nombreux en Côte d’Ivoire ; pas plus de deux pour un Hôtel 5 étoiles.

A.E : Pouvez-vous donner des conseils à un Jeune ou une jeune fille qui souhaite s’orienter pour l’Hôtellerie ?

Alors mon premier conseil que je donne généralement aux apprenants est d’avoir une vision claire et rester ferme et rigoureux sur son métier. Généralement, je rencontre des Jeunes qui me disent qu’ils aiment la cuisine, mais ces personnes ne sont pas prêtes à se sacrifier dans ce domaine. Quand on décide de faire un métier professionnel, cela veut dire qu’on décide couper les ponts avec beaucoup de choses (les amusements, les distractions, etc) ; se concentrer sur l’essentiel. Il faut se former avec tous les moyens qu’on a. Aujourd’hui, le monde est ouvert ; on a accès à tout par le téléphone. On peut se former et devenir un grand Chef Pâtissier et grand Chef Chocolatier sans même se déplacer, à la maison avec son portable. Une concentration sur la formation académique à l’école et une concentration sur l’environnement de vie. Il faut avoir une vie très saine aussi dans ce métier. Si vous voulez embrasser ce métier et grandir dans ce métier, il faut rester ferme ; il faut se fermer de beaucoup de choses. Il faut se concentrer sur l’essentiel. On ne finit pas d’apprendre, il faut toujours se récréer. Il faut toujours donner de la créativité à son esprit. Il faut ouvrir son esprit à tout ce qui est autour de soi ; c’est cela qui fait qu’on peut devenir un Grand.

A.E : Quels sont les étapes à parcourir pour être un meilleur Chef Cuisinier ?

Le mot Chef est le premier Responsable de la cuisine, d’une brigade de cuisine. Une brigade de cuisine comporte plusieurs métiers. Nous avons la Boucherie, la Pâtisserie, le Garde-Manger, le Banquet. Après pour être Chef, il faut déjà académiquement se former ; se former aussi au niveau de la pratique. Il faut aller apprendre, découvrir les cultures des autres peuples, des autres pays. Les cultures alimentaires des autres peuples ; aussi de l’Europe, de l’Asie, de l’Afrique. Il faut commencer au plus bas de l’échelle pour monter ; en ce moment tu auras une bonne connaissance et une bonne gestion de toute l’équipe. Pour que tu diriges des gens, il faut maîtriser ne serait-ce que ce qu’ils font dans la chaîne de production. Donc c’est une chaîne qui part depuis l’achat de produits et à la consommation du client. Et qui part aussi des Ressources Humaines. Donc pour être un Grand Chef, il faut assez de patience et assez de compréhension. Il faut garder toujours l’écoute de tes équipes et orienter de façon optimale les équipes. Moi c’est comme cela que je fonctionne.

A.E : Au niveau de la Côte d’Ivoire, quelles sont les écoles habilitées à former des acteurs du Tourisme ?

Nous en avons plusieurs ; on a le lycée Hôtelier d’Abidjan, le Centre sectoriel Mohammed VI de Yopougon, l’Ecole Hôtelière de Grand-Bassam, l’Ecole Hôtelière de Yamoussoukro, l’Ecole Boulangerie-Pâtisserie de Yamoussoukro, l’Ecole Yarani, etc. Ce qui manque à ces écoles, c’est le système académique qu’il faut changer ; le système académique n’est pas objectif. Vous prenez un enseignant qui finit une formation de trois ans, ce n’est pas sûr qu’il maîtrise le sujet pour lequel il a fait la formation. Donc moi j’ai conseillé au Ministère depuis des années à faire une formation par alternance. Que les apprenants puissent se former pour soit deux semaines à l’école et deux semaines en Entreprise ; de sorte qu’on est une adéquation objective de la formation à la pratique. Mais sinon, l’académie seulement ne suffit pas pour être un bon Chef ou un bon cuisinier. 

A.E : Votre mot de fin à nos lecteurs

J’ai choisi le bon métier ; j’ai choisi le meilleur métier au monde, j’encourage les gens qui veulent embrasser les métiers de l’Hôtellerie, de la Restauration, de s’y mettre et de voir plus grand. C’est un métier où on a beaucoup de ressources humaines à gérer, où on a beaucoup de matières premières à gérer, beaucoup de clients, etc ; il faut répondre à ces attentes, il faut être patient. Il faut écouter et se fixer des objectifs pour les atteindre. Mon métier est le plus noble.

                                                   Interview réalisée par Nadège Koffi

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