Dans le cadre d’une visite de travail d’une forte délégation nigériane dirigée par le Contrôleur Général des Douanes du Nigeria, Colonel Hamed Ibrahim ALI à Abidjan (Côte d’Ivoire-Afrique de l’Ouest), et le Secteur Privé représenté par la Confédération Générale des Entreprises de Côte d’Ivoire (CGECI), qu’une rencontre a eu lieu ce mardi 21 février 2023 à la Maison de l’Entreprise au Plateau (Abidjan), afin de parler de la Coopération entre les deux pays, sur le volet économique.
Au cours d’une cérémonie qui a vu la présence du Vice-Président de la CGECI, M. Vallassiné DIARRASSOUBA, de l’Ambassadeur du Nigeria en Côte d’Ivoire, SEM Kalilou TRAORE, du Directeur Général Adjoint du Nigeria, du Directeur Général des Douanes ivoirienne, Général DA Pierre, des Responsables de la Chambre de Commerce et d’Industrie de Côte d’Ivoire (CCI-CI), du Représentant du Ministre ivoirien du Commerce, de l’Industrie et des PME, des Responsables des Administrations, que des échanges ont lieu de façon franche et chaleureuses entre les deux parties, où le Secteur Privé ivoirien a émis cinq préoccupations au niveau de la coopération ivoiro-nigeriane.
En effet, le Nigeria et la Côte d’Ivoire qui ont le PIB le plus élevé au niveau de la CEDEAO, composé de 15 pays membres, ont décidé de mutualiser leurs acquis en vue de rendre meilleur la coopération.
Au nom du Secteur Privé, le Vice-Président de la CGECI, M. DIARRASSOUBA, a souhaité la bienvenue à la délégation nigériane et dire merci à l’Ambassadeur du Nigeria en Côte d’Ivoire, qui a initié cette rencontre. « Une opportunité qui nous est offerte car nous, opérateurs économiques sommes confrontés aux barrières tarifaires au niveau de la sous-région. Il faudrait prendre en compte nos préoccupations au cours de cette rencontre ; ce qui sera le maillon d’une collaboration franche », a déclaré le Vice-Président du Patronat ivoirien.
Pour le Colonel ALI, c’est un honneur pour lui d’être à Abidjan en face des acteurs de l’économie de la Côte d’Ivoire. « Votre présence traduit la collaboration entre nos deux pays ; merci au gouvernement ivoirien pour l’accueil chaleureux ; merci à l’Ambassadeur du Nigeria en Côte d’Ivoire, l’initiateur de cette rencontre », s’est exprimé le Contrôleur Général des Douanes du Nigeria. Indiquant que la Côte d’Ivoire et le Nigeria doivent partager leurs expériences afin d’être plus forts. Ajoutant qu’il faudrait notamment créer les conditions pour un espace où les procédures douanières soient généralisées et centralisées ; un accord mutuel afin de faciliter les échanges commerciaux ; continuer de façon inlassable à échanger et répondre aux préoccupations de la partie ivoirienne ; travailler ensemble pour ouvrir la voie au niveau de la sous-région, ainsi que renforcer la collaboration sous régionale.
L’Ambassadeur du Nigeria en Côte d’Ivoire, SEM TRAORE a quant à lui donner l’objectif de cette rencontre, qui est de renforcer la coopération entre les deux pays ; de présenter les difficultés d’accès du marché au Nigeria, ainsi que de la Côte d’Ivoire vers le Nigeria ; de parler du cadre institutionnel entre les deux pays ; d’échanger sur les accords signés en novembre 2021 à Abidjan ; de penser à une amélioration du climat des affaires entre les deux pays.
Deux présentations ont été faites des deux pays, la première faite par le Contrôleur Général Adjoint du Nigeria et la deuxième par le Directeur Exécutif de la CGECI, M. Stéphane Aka ANGHUI, qui ont également mentionnés les difficultés rencontrées et les perspectives pour une parfaite coopération bilatérale.
Au niveau du Nigeria, qui est la 2ème puissance économique en Afrique, le volume d’échanges entre la Côte d’Ivoire et le Nigeria est de 54% ; la croissance du Nigeria en 2021 a été de 3,6% et la Côte d’Ivoire de 7, 06% ; les exportations de la Côte d’Ivoire vers le Nigeria sont estimées à 72,61 millions de dollars et 3,81% au niveau des exportations du Nigeria en Côte d’Ivoire. Les difficultés rencontrées au niveau des deux pays sont entre autres l’insécurité, le problème de langues, les défis tarifaires, les échanges non-complémentaires, etc. Les perspectives envisagées sont multiples ; que la CEDEAO appuie au niveau de la sécurité et la paix ; résoudre les barrières tarifaires ; pratiquer l’intégrité et la conformité.
Au niveau de la Côte d’Ivoire, au nom du Secteur Privé ivoirien, le Directeur Exécutif de la CGECI a révélé que le Nigeria est le 3ème fournisseur de la Côte d’Ivoire, après la Chine et l’Inde ; le 28ème client pour la Côte d’Ivoire et se sont 106 Entreprises implantées en Côte d’Ivoire. Cinq préoccupations que subissent les opérateurs économiques ivoiriens sont la non-reconnaissance du Certificat d’Origine (CO) de la CEDEAO ; les barrages de contrôle de police d’Abidjan au Nigeria ; la liste des produits prohibés par le Nigeria (poudre de cacao, gâteau à base de cacao, chocolat de couverture, sac d’emballages de ciment, les huiles, etc) ; l’interdiction de rapatriement des devises (recettes d’importation) depuis le Nigeria pour une liste de produits définit par la Banque Centrale).
Par ailleurs, des recommandations ont été faites par le Secteur Privé ivoirien ; renforcer la coopération entre Institutions nationales et Organisations Professionnelles, pour une meilleure réponse aux préoccupations des opérateurs économiques des deux pays ; supprimer les restrictions imposées par le Nigeria sur certains produits spécifiques agrées au SLE et reconnaissance de l’ECOWAS du Certificat d’Origine (CO) ; renforcement des relations bilatérales entre le secteur privé ivoirien et celui du Nigeria ; l’élaboration d’un guide d’accès sur le territoire nigérian pour plus de clarté des Entreprises.
Notons que ce sont 230 millions d’habitants pour le Nigeria et 27 millions d’habitants pour la Côte d’Ivoire, une niche pour les deux pays à exploiter pour les opérateurs économiques.
Nadège Koffi