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MONNAIE UNIQUE DE LA CEDEAO/ CE QUE LA « TASK FORCE », VA APPORTER AUX ECONOMIES DE LA CEDEAO

MONNAIE UNIQUE DE LA CEDEAO/ CE QUE LA « TASK FORCE », VA APPORTER AUX ECONOMIES DE LA CEDEAO

Annoncée depuis près de quarante ans, la monnaie unique de la CEDEAO, tarde à se mettre en place. Pourtant, elle devrait contribuer à booster l’économie de la zone.

C’est un processus irréversible. Ces propos du porte-parole du gouvernement ivoirien, Monsieur Bruno Koné, faisant le bilan de la réunion des chefs d’Etat de la Communauté Economique pour le Développement des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) tenue le 21 février 2018, sont évocateurs. Et pour cause, les quatre chefs d’Etat présents à ce rendez-vous à Accra dont le Président ivoirien, Alassane OUATTARA, ont réaffirmé leur engagement politique à réaliser la monnaie unique de la CEDEAO, en 2020.

Pour Séraphin Prao, enseignant d’Economie  à l’Université de Bouaké, une ville située au centre de la Côte d’Ivoire, cette détermination des dirigeants de la CEDEAO est une bonne nouvelle. Car pour lui, la future monnaie va contribuer à accroître le commerce intra régional qui ne dépasse pas actuellement 12%.  « La monnaie unique au sein de l’espace CEDEAO, va intensifier le commerce entre les Etats qui composent cette union. Grâce à la fin de la convertibilité des monnaies, les échanges vont s’accroître davantage entre les différents pays », a-t-il indiqué. Il ajoute que cette mutation si elle est réalisée favorisera l’économie de devises pour les Etats qui importent au sein de l’espace communautaire. En sus, a-t-il argumenté, la monnaie unique va permettre d’étoffer le tissu productif de la zone. « Lorsque la monnaie unique sera prête, les opérateurs économiques de cette communauté ne vont plus produire pour un seul pays ou un petit espace, mais pour l’ensemble de la zone. Ce qui, du coup, va contribuer à l’essor des industries et autres Petites et moyennes entreprises (PME)», a-t-il expliqué.

Pour Dr Prao, la monnaie unique est la dernière étape de l’intégration économique qui va contribuer à attirer les investissements directs étrangers (IDE). L’enseignant a exhorté les pays à ne pas lésiner sur les moyens, dans la quête de cet objectif. Même si, a-t-il fait savoir, de nombreux obstacles demeurent. Le premier, a-t-il informé, c’est la politique de change. « La politique de change est un instrument de politique économique. Plusieurs Etats de la zone dont le Ghana et le Nigeria ont un taux de change variable contre un taux fixe pour les huit Etats de l’Union Economique et Monétaire Ouest-Africaine (UEMOA)« .

Quel taux de change sera-t-il adopté ?

L’enseignant a également abordé la question de la politique économique, notamment celle relative à l’inflation. « Dans la zone CEDEAO, les politiques économiques sont différentes au niveau de l’inflation. Il faut pouvoir s’accorder sur cette question et bien d’autres. L’homogénéité des goûts, des préférences et des politiques constituent de gros handicaps », a-t-il relevé, tout en s’inquiétant du temps qui reste pour harmoniser toutes ces différences.

 

Les conditions du Nigeria

 

Selon le journal nigérian The Guardian, le président du Nigeria, Muhammadu BUHARI, a affirmé sans détour, après la réunion du 28 février 2018, d’Accra. « La nouvelle monnaie de la CEDEAO, ne devrait avoir aucun lien avec le Trésor public français », a-t-il demandé, faisant référence au lien que le FCFA entretient avec le Trésor public français. Les pays membres de l’Union Economique et Monétaire Ouest-Africaine (UEMOA) accepteront-ils de couper le cordon ombilical avec la France, dans le cadre de la nouvelle monnaie de la CEDEAO ? Les jours prochains nous le situeront.

 

C’est depuis les années 1980 que les Etats de la CEDEAO ont mis en évidence leur volonté d’instaurer une monnaie unique au sein de leur espace. Mais, près de 38 ans après, le projet n’a pas encore vu le jour. Déjà, au début des années 2000, les pays d’Afrique de l’ouest ont voulu accélérer le processus d’intégration monétaire en prévoyant la création de deux phases d’une monnaie unique. Dans ce sens, ils ont annoncé un plan qui visait à lancer à partir de 2015 une monnaie unique des pays non membres de l’UEMOA, l’ECO. La seconde phase devrait consister en la fusion des deux espaces monétaires de la CEDEAO. Le non-respect de cette échéance a apporté de l’eau au moulin de ceux qui croient dur comme fer qu’il sera difficile aux Etats de la CEDEAO de parvenir à la création d’une monnaie unique. La date de 2020 sera-t-elle tenue cette fois-ci ? Attendons de voir.

Edy de Yob

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