Les dirigeants africains ont fait un plaidoyer ce jeudi 15 juillet 2021 au Sofitel Hôtel d’Abidjan (Côte d’Ivoire-Afrique de l’Ouest), afin d’obtenir un montant de 100 milliards de dollars, pour la relance économique du continent africain, face à la COVID-19.
Ce plaidoyer a été fait au cours de la 20ème reconstitution des Ressources de l’Association Internationale de Développement (IDA20), initiée par le Gouvernement ivoirien et le Groupe de la Banque Mondiale.
Selon le Président de la République de Côte d’Ivoire, SEM Alassane OUATTARA, représentant le pays hôte de cette rencontre de haut niveau qui s’est fait en présentiel et en visioconférence, avec plus d’une vingtaine de chefs d’état africains des pays tels que le Burkina Faso, le Sénégal, le Madagascar, la Guinée-Conakry, la Mauritanie, le Bénin, le Togo, le Rwanda, le Libéria, la Tanzanie, la République Démocratique du Congo (RDC), etc, il est important et capital pour le Fonds Monétaire International (FMI), d’accepter d’augmenter à hauteur de 100 milliards de dollars, le plafond de déficit dans les pays en Afrique, au sud du Sahara, qui est de 5 à 6% ; alors que les pays européens sont à 8 ou 9% et les Etats-Unis sont à 9% de déficit. «« Notre plaidoyer que nous devons faire est de dire au Fonds Monétaire Internationale (FMI), d’accepter d’augmenter le plafond de déficit dans les pays en Afrique, au sud du Sahara, qui est de 5 à 6% ; alors que les pays européens sont à 8 ou 9% et les Etats-Unis sont à 9% de déficit. Les pays africains ont besoin d’un soutien plus important de l’ensemble de leurs partenaires », a déclaré SEM Alassane OUATTARA, lors de la cérémonie d’ouverture de cette rencontre, en présence de ses homologues et d’autorités politiques, Chefs d’Institutions, etc. Ajoutant que cette crise singulière, sociale, économique, sans précédent, a freiné la dynamique de croissance amorcée, dans plusieurs régions du monde; ainsi l’Afrique subsaharienne a connu en 2020 en plus des attaques terroristes, des contres performances les plus importantes jamais enregistrées, avec un taux de croissance négatif de la richesse nationale 1,9% et une augmentation de 32 millions de personnes vivant dans l’extrême pauvreté. Saluant les efforts déjà déployés en matière de financement, de suspension du service de la dette et de mise à disposition des vaccins du Groupe de la Banque Mondiale, le Chef de l’Etat ivoirien, a indiqué que beaucoup reste encore à faire pour surmonter cette crise entre autres – de 3% de la population totale de l’Afrique a reçu une 1ère dose du vaccin de la COVID-19, contre environ 54% aux Etats-Unis et dans l’Union Européenne (UE) ; les pays de l’Afrique subsaharienne ne disposent malheureusement pas de la même flexibilité et des mêmes instruments. « Cela est injuste que les pays africains soient limités dans leur financement, afin de remédier à plusieurs problèmes tels que le terrorisme, la pandémie. Il faudrait que le FMI augmente le plafond de déficit dans les pays, au Sud du Sahara, comme cela a été fait pour l’Europe », s’est-il exprimé. Tout en rassurant que le FMI a estimé le besoin de financement en Afrique subsaharienne à 285 milliards de dollars sur les prochaines années, pour lutter contre la pandémie de COVID-19, de dérèglement climatique et accélérer la reprise économique.
Dans la lecture de la « Déclaration d’Abidjan », qui représente le résultat des discussions des 23 pays africains entre autres la Côte d’Ivoire, l’Angola, le Bénin, le Burkina Faso, le Cameroun, l’Ethiopie, le Ghana, la Guinée, le Kenya, le Libéria, le Niger, le Togo, l’Ouganda, la République Démocratique du Congo (RDC), la Mauritanie, la Tanzanie, etc, qui ont eu lieu au cours de ladite rencontre et devrait constituer un cadre de référence pour la priorisation des interventions du Groupe de la Banque Mondiale au cours des années à venir, en ce qui concerne la pandémie de la COVID-19 ; il sera question de cibler les actions sur trois thématiques majeures, à savoir l’amélioration du capital humain ; la création d’emplois par les politiques de développement du Secteur Privé et la relance économique. « Outre l’amélioration de l’accès au vaccin contre la COVID-19, nous souhaitons que l’IDA-20 offre la possibilité d’une consolidation des acquis, en matière de capital humain afin de parvenir à une véritable transformation humaine de nos populations ; l’introduction du Digital constituera un accélérateur et un moyen transversal d’optimisation financière et humaine », souhaite unanimement l’ensemble des chefs d’états africains.
Le Directeur Général des Opérations de la Banque Mondiale, Axel van TROTSENBURG, a quant à lui indiqué que ce sont 20 milliards de dollars qui vont être octroyés à chaque pays du continent africain, pour la fourniture de vaccins ; des Programmes de redressement de la COVID-19. Egalement, accentuer l’aide au niveau de trois domaines stratégiques notamment l’Emploi, le Secteur Privé et l’Economie Numérique.
Pour le Directeur Général et Vice-Président Exécutif de la Société Financière Internationale (IFC), Mackhtar DIOP, l’Afrique est importante pour la Banque Mondiale, c’est dans ce sens que la SFI a mis en place dans ses défis, une stratégie, qui va permettre de changer de paradigme, pour capitaliser sur les opportunités émergentes, en phase avec des réformes mises en œuvre, pour une reprise plus résiliente. L’ultime objectif de cette stratégie est de libérer le potentiel du Secteur Privé, pour créer de la valeur ajoutée, ainsi que des millions d’emplois que les pays ont autant besoin ; car ce sont 20 millions de nouveaux emplois qu’il faudrait créer jusqu’en 2030 ; également investir dans le capital humain, investir dans les Energies Renouvelables, la transformation locale d’économie numérique.
Notons que l’IDA depuis sa création en 1960, est l’une des plus importantes plateformes de lutte contre la pauvreté extrême dans le monde et intervient dans 74 pays en Afrique ; le cycle actuel, appelé IDA-19, a été reconstitué en décembre 2019 avec 82 milliards de dollars, dont 23,5 milliards de dollars provenant des bailleurs de fonds. Pour répondre aux besoins de financement liés à la pandémie, la Banque Mondiale a mobilisé près de la moitié des ressources du cycle IDA-19 au cours du premier exercice (juillet 2020-juin 2021) ; en février 2021, il a été convenu d’avancer le cycle IDA-20 d’un an, pour couvrir la période juillet 2022-juin 2025 et de raccourcir le cycle IDA-19 à deux ans (pour la période juillet 2020-juin 2022). L’Afrique est le plus grand bénéficiaire de l’IDA, avec 39 pays, et a fait des efforts importants en vue d’améliorer ses indicateurs de développement tout au long six décennies de partenariat avec la Banque Mondiale.
Nadège Koffi