Les acteurs du secteur privé bénéficient du 25 au 26 septembre 2024 au Seen Hôtel du Plateau (Abidjan-Côte d’Ivoire), d’un atelier de sensibilisation contre le blanchiment de capitaux et le financement du terrorisme, initié par le Groupe Intergouvernemental d’Action contre le Blanchiment d’Argent en Afrique de l’Ouest (GIABA).
Ce séminaire de sensibilisation sur la lutte contre le blanchiment de Capitaux et le Financement du Terrorisme (LBC/FT) au profit des Organisations des Chefs d’Entreprises du Secteur Privé et du milieu des affaires de la Côte d’Ivoire a pour objectif de renforcer l’intégrité des systèmes et services financiers au niveau national, régional et international.
Au cours de la cérémonie d’ouverture qui a vu la présence du Représentant du Ministre ivoirien des Finances et du Budget, Gal Idrissa TOURE ; de l’Ambassadeur, SEM Fanta CISSE, Représentante Résidente de la CEDEAO en Côte d’Ivoire ; du Représentant du Directeur Général du GIABA, Mme Régina BANDE ; du Représentant du Ministre ivoirien de l’Intérieur et de la Sécurité ; les acteurs du Secteur Privé seront outillés sur leur rôle dans la LBC/FT en vue du respect des recommandations du Groupe d’Action Financière (GAFI).
Le Représentant du Ministre ivoirien des Finances et du Budget a félicité et remercié les organisateurs qui donnent ainsi l’opportunité à la Côte d’Ivoire de multiplier les efforts déjà engagés en vue de renforcer l’intégrité de son système financier ainsi que celle de ses services financiers. « Je voudrais saluer l’initiative du GIABA de procéder à la sensibilisation des Organisations de ce secteur et du milieu des affaires sur les défis et enjeux que représente la lutte contre le blanchiment de capitaux, le financement du terrorisme et de la prolifération », s’est exprimé le Gal Idrissa TOURE. Indiquant que ces travaux devront permettre aux acteurs présents de s’approprier les normes nationales en matière de la LBC/FT/FP en vue de s’impliquer de manière efficace et active dans la mise en œuvre des Recommandations du GAFI. Interpellant les participants pour leurs rôles à jouer, qui permettra au Gouvernement ivoirien d’atteindre ses objectifs à savoir, mettre au profit de tous, un cadre d’investissement sécurisé.
L’Ambassadeur, SEM Fanta CISSE, Représentante Résidente de la CEDEAO en Côte d’Ivoire a salué l’engagement du Gouvernement ivoirien pour les différentes actions mise en œuvre en vue de la promotion de la vision 20250 de la CEDEAO axée notamment sur la Paix, la Sécurité et stabilité ; la Gouvernance et l’Etat de droit ; l’Intégration économique et l’interconnectivité ; la transformation et le développement inclusif et durable ; et l’Inclusion financière. « Aussi, convaincue que votre présence est l’affirmation de votre solidarité autour des actions de la CEDEAO pour la promotion de la bonne gouvernance, d’une région unie et prospère, je vous invite à vous engager activement auprès de votre Etat et du GIABA dans cette lutte pour renforcer nos défenses collectives car les fruits d’une activité économique propre profitent à tous », a-t-elle déclaré.
Le Représentant du DG du GIABA a quant à elle remercié le Gouvernement ivoirien, d’avoir accepté d’accueillir ce séminaire à Abidjan et présenté les enjeux et défis. « En vous conviant à cette activité de 48 heures, le GIABA s’inscrit dans son Plan stratégique 2023-2027 qui met un point d’honneur à l’implication de toutes les parties prenantes pour relever les défis de la LBC/FT. Je voudrais vous inviter à participer activement et pleinement aux échanges pour vous enrichir mutuellement et contribuer par ailleurs au renforcement des politiques nationales et régionales », a-t-elle expliqué.
En effet, ce sont une trentaine de participants du Secteur Privé organisé et du monde des affaires venant des sous-secteurs Banques, Assurances, Coopératives agricoles, Mines, Petites et moyennes entreprises, Industries, Entreprises Pharmaceutiques, Juridique (Commissaires, Avocats, Notaires), Expertise comptable, Architecture, Transport, Transit, Organisation de la société civile, Actifs virtuels, Transfert de fonds et de valeurs, Immobilier, Casinos, autres jeux de hasard, venant des différentes villes du pays, qui durant deux jours comprendront les interconnexions entre leurs activités et le BC/FT et leurs impacts sur le développement économique national, régional et international.
Par ailleurs, le GIABA pour mener à bien ses activités s’appuie sur des piliers incontournables pour que la lutte menée au quotidien par les Etats Membres demeure favorable à la construction de la paix et de la prospérité (Cellules nationales de traitement des information financières).
Notons que la lutte contre le blanchiment des capitaux et le financement du terrorisme repose sur les 40 Recommandations du Groupe d’Action Financière (GAFI) ; cet organisme intergouvernemental indépendant créé en 1989 pour élaborer et promouvoir des stratégies de protection du système financier mondial face au blanchiment de capitaux, au financement du terrorisme et au financement de la prolifération d’armes de destruction massive. Plusieurs rapports internationaux dont celui de l’OCDE (2018) et de Thabo MBEKI (2014) estiment à plusieurs milliards de dollars le montant des sommes d’argent qui quittent le continent africain chaque année, équivalent à peu près à deux fois l’aide publique au développement attribuée au même continent chaque année.
Rappelons que le blanchiment de capitaux et le financement du terrorisme (BC/FT) demeurent des menaces considérables pour la paix, la sécurité mondiale, la stabilité politique et financière au niveau international en général et pour l’espace ouest-africain de manière spécifique.
Nadège Koffi