La Confédération Générale des Entreprises de Côte d’Ivoire (CGECI) a mis à contribution ce Jeudi 21 septembre 2023 à la Maison de l’Entreprise, le Ministre ivoirien des Ressources Animales et Halieutiques, M. Sidi Tiemoko TOURE, afin de présenter les atouts du secteur, ainsi que les opportunités d’investissements.
Au cours de son activité « FOCUS PND », initiative de la CGECI, qui a vu la présence du Président du Patronat ivoirien, M. Ahmed CISSE, des Membres de l’Administration de la CGECI, des Représentants du Secteur Privé.
En effet, le « Focus PND », une initiative de la CGECI destinée à présenter aux Entreprises les principaux Projets de l’Etat de Côte d’Ivoire et susciter leur intérêt à investir dans ses Projets, a permis au Ministère des Ressources Animales et Halieutiques, de présenter les actions menées par ledit Ministère et les mesures entreprises pour les années à venir.
Selon le Président de la CGECI, M. Ahmed CISSE, la contribution du secteur des Ressources Animales et Halieutiques au PIB ivoirien est estimée à 2% et le volume des Investissements publics, bien qu’en augmentation sur les trois dernières années, reste limité, rendant indispensable la recherche de partenariats public-privé, plus dynamiques. ; information émanant du Ministère de tutelle. « En outre, les importations de denrées animales coûtent à la Côte d’Ivoire plus de 400 milliards de FCFA par an. Plus largement, le pays a dépensé 1.000 milliards de FCFA pour importer des denrées alimentaires en 2021, malgré ses sols fertiles, ce qui équivaut à 10% de son budget national », a déclaré le Président CISSE. Indiquant que pour inverser cette tendance, le Plan National de Développement 2021-2025 a prévu d’ouvrir plusieurs chantiers dans ledit Département Ministériel. Ajoutant que le Secteur Privé souhaite en savoir davantage sur la Politique Nationale de Développement de l’Elevage, de la Pêche et de l’Aquaculture, dont s’est dotée le Gouvernement, et qui devrait permettre de couvrir plus de 65% des besoins de consommation en produits d’origine animale et halieutique, à l’horizon 2026.
Dans une présentation du « FOCUS PND » du Ministère des Ressources Animales et Halieutiques, M. TOURE a ciblé cinq points, notamment les Potentialités du secteur ; la Politique Nationale de Développement de l’Elevage, de la Pêche et de l’Aquaculture (PONADEPA 2022-2026) ; les Mesures et Instruments d’aide à l’Investissement privé ; les Poches d’Investissements du secteur et Perspectives.
En effet, la Politique Nationale de Développement de l’Élevage, de la Pêche et de l’Aquaculture (PONADEPA) 2022-2026, déclinaison sectorielle du PND 2021-2025, constitue désormais le cadre global de politique gouvernementale du secteur. Adoptée en janvier 2022 par le Gouvernement, la PONADEPA constitue l’unique cadre harmonisé de l’ensemble des interventions dans le secteur des ressources animales et halieutiques.
Par ailleurs, d’un coût global évalué à 1.049.442.643.680 de FCFA, la PONADEPA nécessite d’importants financements pour l’atteinte des objectifs visés.
Pour l’opérationnalisation de la PONADEPA, le Ministère a initié 23 Projets structurant par thématiques et par filières ainsi que 27 réformes dont sept achevées. Ces Projets et réformes permettront essentiellement, en faveur du Secteur Privé, entre autres de mettre à leur disposition de la main d’œuvre qualifiée ; de renforcer la santé et le bien-être des animaux et des ressources halieutiques (encadrement, vaccination de masse, etc) ; d’améliorer les circuits de commercialisation des produits d’élevage à travers la mise en place des infrastructures de transformation adéquates ; d’investir durablement dans la production d’intrants de qualité (géniteurs performants, produits vétérinaires, etc).
L’accès au financement constitue une des contraintes majeures au développement du secteur. Pour y répondre, l’Etat a autorisé la mise en place du Fonds de Promotions des Productions Animales et Halieutiques. Ce Fonds est un dispositif de financement en voie de développement pour la mise en œuvre de la Politique Nationale de Développement de l’Elevage, de la Pêche et de l’Aquaculture et l’appui aux différents acteurs. Il fournira une assistance technique, financière et matérielle aux acteurs notamment le Secteur Privé à travers des Projets et Programmes structurants.
Concernant sa Politique dans ce Secteur, l’Etat, dans sa politique de soutien au Secteur Privé a mis en place un système d’exonération sur les produits, matériels, aliments et produits destinés au secteur (au titre de l’année 2022, l’exonération des Produits, matériels et Intrants vétérinaires et d’élevage destinés au secteur, accordée aux importateurs est évaluée à plus de 03 milliards de FCFA).
Plusieurs Poches d’Investissements, le secteur Halieutique (composée de la pêche et de l’aquaculture l’objectif visé à travers la PONADEPA est d’atteindre une production annuelle de 97.000 tonnes) ; la filière avicole, la filière Bétail-viande et lait comprenant les spéculations bovines et son volet laitier, les petits ruminants (ovins et caprins) et la filière porcine. L’aviculture constitue la source de protéines animales sur laquelle la Côte d’Ivoire a le meilleur taux de couverture de ses besoins (57% pour la viande). Toutefois, cela reste insuffisant au regard des objectifs de production de 130.000 tonnes de viandes et 132.050 tonnes d’œufs pour 2026 contre respectivement une production de 75.444 tonnes pour la viande et 66.495 tonnes pour les œufs en 2021.
L’Etat a entrepris plusieurs initiatives afin d’aider le secteur privé à la réalisation de l’objectif visé pour cette filière. Parmi ces initiatives, la mise en place d’abattoirs industriels et régionaux ouvrira de nouvelles opportunités de commercialisation des produits porcins, facilitant ainsi l’accès des éleveurs aux marchés nationaux. De plus, la création d’un Centre d’Application et de Spécialisation à Agboville contribuera à la disponibilité d’une main-d’œuvre qualifiée, renforçant ainsi la compétitivité de l’industrie porcine en offrant une formation spécialisée aux professionnels du secteur. Aussi, la disponibilité de géniteurs performants et d’aliments de qualité sera également favorisée par des mesures publiques notamment la mise en œuvre du Projet de développement de de la filière porcine (PRO-PORC), permettant aux éleveurs d’améliorer la productivité de leurs cheptels et le Fonds de Promotion des Productions Animales et Halieutiques permettra de jouer un rôle essentiel en fournissant des ressources financières et un soutien aux acteurs du secteur porcin, contribuant ainsi à la croissance durable de cette industrie clé pour l’économie ivoirienne.
Notons que ces initiatives conjointes du secteur Public et Privé démontrent l’engagement envers le développement de l’Industrie porcine en Côte d’Ivoire, offrant des opportunités prometteuses pour les Investisseurs du Secteur Privé.
Rappelons que malgré l’important potentiel dont dispose la Côte d’Ivoire, elle reste tributaire des importations massives de denrées animales et d’origine animale.
Nadège Koffi