Une rencontre a eu lieu le mercredi 19 octobre 2022 à la Primature au Plateau (Abidjan-Côte d’Ivoire), avec la délégation de l’Union Européenne (UE) et le Gouvernement ivoirien, dans le cadre de l’initiative « Cacao Durable ».
Cette rencontre importante dans la coopération entre les deux parties, devrait permettre au Gouvernement ivoirien de garantir à leurs partenaires (UE), une filière zéro déforestation et zéro travail des enfants.
Selon le Premier Ministre ivoirien, M. Patrick ACHI, l’initiative « Cacao Durable », prise par la Côte d’Ivoire, l’objectif est de permettre à la Côte d’Ivoire, de démontrer son leadership dans le domaine de la production agricole, mais surtout de faire bénéficier un meilleur bien-être aux Producteurs. « Comme leader incontesté du cacao, avec 40% de la production planétaire et le leadership mondial du broyage, nous voulons en effet garantir à nos partenaires une filière zéro déforestation et zéro travail des enfants. Parce que nous en sommes aussi naturellement les premiers concernés et les premiers impactés », a déclaré le Chef du Gouvernement ivoirien. Indiquant que l’Etat de Côte d’Ivoire entend obtenir des Partenaires (UE) et de leurs industriels, un revenu décent et croissant pour les paysans, producteurs de cet or brun qui régale le monde. Et obtenir d’eux plus d’investissements pour bien plus de transformation industrielle sur le sol ivoirien, créant des emplois et des revenus toujours croissants pour les ivoiriens.
En effet, la Côte d’Ivoire, le numéro un mondial de la production de cacao, est mise sous pression par l’Union Européenne (UE) qui représente plus de 67 % de ses exportations. En cause, une série de mesures en cours d’application depuis plus d’un an et qui prévoit de n’autoriser l’entrée sur le marché européen que des produits dont la chaîne d’approvisionnement respecte des critères préétablis comme la lutte contre la déforestation, l’amélioration des revenus des producteurs et la lutte contre le travail des enfants dans les plantations.
Par ailleurs, loin de ces menaces, la Côte d’Ivoire s’est engagée dans un Programme de reforestation tous azimuts et de traçabilité de sa récolte de cacao sur laquelle pèsent des soupçons de production dans les forêts classées et protégées.
Notons que l’initiative « Cacao Durable » est menée depuis 2021 par le Gouvernement ivoirien en partenariat avec l’UE. Toutefois, les défis sont énormes pour les autorités ivoiriennes qui doivent mobiliser quelque 616 milliards de francs CFA (939 millions d’euros) pour financer les Projets liés à cette convention. Or ce financement n’est toujours pas bouclé, le Gouvernement espère des contributions de bailleurs de Fonds et des grands Groupes du négoce du cacao.
Rappelons que les exportations de cacao constituent l’une des premières sources de devises pour la Côte d’Ivoire. Le pays a jusqu’en 2024 pour appliquer de nouvelles normes à sa production de cacao, qui représente une récolte annuelle d’environ 2,4 millions de tonnes. Certes, l’évolution de la production cacaoyère s’est faite au fil des ans au détriment de la forêt et de l’environnement. De 16 millions d’hectares de forêt au début des indépendances en 1960, le pays devenu premier producteur mondial de cacao en 1978, ne compte aujourd’hui que 3 millions d’hectares sur à peine 11 % de son territoire.
Nadège Koffi