Moment de rencontre et d’échanges entre les acteurs du Secteur Privé représentés par le Président du Patronat, M. Jean Marie ACKAH et les journalistes, afin de mieux s’imprégner des réalités et des défis du monde des Entreprises, principales créatrices de richesses et d’emplois, tel est l’objectif de cette initiative instaurée par la Confédération Générale des Entreprises de Côte d’Ivoire (CGECI).
Pour cette 1ère édition du « Patronat face à la presse », le Président de la CGECI, M. Jean-Marie ACKAH et une partie des Administrateurs de l’Institution, ont permis de faire des propositions concrètes, face aux crises mondiales et régionales, qui impactent le Secteur Privé ivoirien, pilier de la croissance économique du pays, à hauteur de 80% de la recette fiscale.
Au cours d’une Conférence de presse tenue ce mardi 18 octobre 2022 face à la presse nationale et internationale, au sein de la Maison de l’Entreprise au Plateau (Abidjan-Côte d’Ivoire, M. Jean-Marie ACKAH a donné les trois axes sur lesquels va être présenté son exposé, notamment la crise de la COVID-19 qui a été un vrai choc pour le pays et les Entreprises ; les préoccupations du Secteur Privé en 2022, marquée par la poursuite de la crise sanitaire et les conséquences de la guerre en Ukraine et les suggestions du Secteur Privé pour transformer ces différents défis en opportunités nouvelles de croissance à même d’accélérer la transformation économique et l’émergence de notre pays, objectif du Plan National de Développement en cours.
Selon le Président du Patronat ivoirien, la crise de la COVID-19 en 2020 a été l’occasion pour le Secteur Privé de se mobiliser afin d’aider les Entreprises, qui pour certains secteurs d’activités (Hôtellerie, Restauration, Culturel, etc) ont connu une cessation de leurs activités (37% des Entreprises) et une baisse du Chiffre d’Affaires des Entreprises ivoiriennes à hauteur de 25%.
En effet, préoccupé par la crise sanitaire qui perdue, ainsi que les conséquences de la guerre en Ukraine débuté en janvier 2022, a notamment accéléré l’augmentation des cours des matières premières déjà observée, spécifiquement pour les prix de l’Energie, des Engrais, et des Céréales en raison du poids des deux belligérants dans le commerce mondial de ces produits. « De cette situation découlent des taux d’inflation élevés un peu partout dans le monde, et la Côte d’Ivoire n’est pas en reste, avec un taux d’inflation attendu à 4,7% en 2022 contre 2,4% en 2020 et 0,8% en 2019 », indique M. ACKAH. Ajoutant que tout cela se produit, dans un contexte où la Côte d’Ivoire est loin d’être autosuffisante pour la couverture de ses besoins énergétiques et alimentaires et, où des Entreprises, qui font encore une fois face à des tensions sur les chaînes logistiques et d’approvisionnements ainsi qu’à des pressions au niveau de leurs coûts de production, voient, pour certaines d’entre elles, les prix de vente de leurs produits plafonnés pour protéger le pouvoir d’achat des populations.
Par ailleurs, les suggestions du Secteur Privé pour transformer ces différents défis en opportunités nouvelles de croissance à même d’accélérer la transformation économique et l’émergence de la Côte d’Ivoire, objectif du Plan National de Développement en cours, le Patronat ivoirien propose de façon claire et concrète des solutions.
Concernant la fiscalité, qui est un point saillant pour la croissance des Entreprises, le Secteur Privé fait savoir qu’elle est une fiscalité à deux vitesses, pas incitative, contraignante, trop lourde ; et à côté un grand secteur informel. « La fiscalité ivoirienne est insatisfaisante ; il faut revoir cette fiscalité avec des réformes audacieuses, en phase avec les réalités, ce qui va permettre d’aider le secteur informel à rentrer dans le secteur formel », révèle le Président de la CGECI. Pour le Secteur Privé, l’élargissement de l’assiette fiscale est prioritaire (20 à 25%).
Parlant de la vision toujours citée par la CGECI, construire des « champions nationaux », il est primordial que les Entrepreneurs prennent en charge ces derniers, par des appuis qui peuvent être du renforcement de capacités, au financement des PME, des outils de garantie auprès des banques, etc ; mais aussi par un environnement des affaires sain, lisible, performant, afin qu’ils puissent s’épanouir dans un cadre politique et juridique stable (problématique sur la contrefaçon, problématique de la lutte contre la corruption, construction d’un indice de mesure de l’environnement des affaires, etc). « Les Entreprises ivoiriennes et la CGECI ont besoin d’un climat politique, social et sécuritaire apaisé, d’un système judicaire crédible et d’une administration qui fait de la culture de la redevabilité et du résultat son leitmotiv », exhorte M. Jean-Marie ACKAH. Insistant sur système éducatif et de formation professionnelle de qualité et parfaitement connecté au marché de l’emploi, le Président du Patronat ivoirien recommande de disposer de structures plus performantes dotées de ressources financières confortables, pour financer la formation professionnelle ; et le Fonds pour le Développement de la Formation Professionnelle, le FDFP, s’avère être un instrument important pour le Secteur Privé. « C’est pourquoi, nous exhortons le Gouvernement à améliorer le cadre règlementaire qui régit ce Fonds et mieux, à accéder à la volonté du Comité de Gestion de l’institution qui est de finaliser la réforme qu’elle a entamée depuis 2007 », recommande M. ACKAH. Pour lui, la première richesse de l’Entreprise, se sont ses Hommes.
Quant au cadre de ce qui est de la paix sociale au sein des Entreprises, la CGECI et la FIPME, représentants le Collège des Employeurs au sein des organes en charge du dialogue social, et constantes dans leur volonté de maintenir un climat social apaisé au sein des Entreprises, ont amorcé des discussions avec les centrales syndicales les plus représentatives, pour s’accorder avec elles sur un nouveau SMIG et engager sereinement les discussions sur les minimas catégoriels conventionnels de salaire.
Pour le volet des crises dans la sous-région (Burkina Faso, Mali, Guinée), le secteur Privé préconise pour atténuer les effets de la Côte d’Ivoire des chocs exogènes que chaque pays subit actuellement, il est indispensable que la question des conditions nécessaires à l’accélération d’une industrie à plus forte valeur ajoutée soit, un axe majeur de tous les débats sur la transformation structurelle tant souhaitée de l’économie ivoirienne.
Sans toutefois ne pas oublier la participation très remarquable des actions menées par le Secteur Privé, en tant que maillon essentiel de l’économie ivoirienne, le Président de la CGECI a cité quelques réalisations exécutées, entre autres une contribution importante en partageant avec le Gouvernement, il y a de cela deux ans, un Livre Blanc sur l’Industrialisation de la Côte d’Ivoire, dont les principales propositions ont été intégrées dans le PND 2021-2025 ; l’accompagnement du Secteur Privé et surtout les PME, en œuvrant aux côtés de l’Etat à réformer l’écosystème entrepreneurial et les structures d’appui et d’accompagnement ; la CGECI a également travaillé à renforcer sa présence auprès des instances sous régionales et internationales (Présidence de la FOPAO) ; elle assure également une présence continue auprès des instances de plusieurs Organisations (OIT, MEDEF, Patronat Néerlandais et plusieurs autres patronats africains).
Notons que pour la 10ème édition de la CGECI Academy qui doit se tenir du 27 au 28 octobre 2022 au Sofitel Hôtel d’Abidjan (Cocody-Côte d’Ivoire) sous le thème : « QUELS PARTENARIATS POUR VALORISER LE POTENTIEL DES ENTREPRISES EN AFRIQUE », l’’édition 2022 de la CGECI ACADEMY, sera un double évènement ; avec d’une part, la célébration des dix (10) années d’existence de ce Forum devenu le plus grand rassemblement du Secteur Privé en Côte d’Ivoire et, d’autre part, la tenue de la 2ème Rencontre des Entrepreneurs Francophones (REF), réunis au sein de l’Alliance des Patrons.
Rappelons que la CGECI est l’Organisation patronale de référence du Secteur Privé ivoirien, forte de plusieurs Groupements professionnels issus des principaux secteurs d’activités : les secteurs de l’Industrie, de l’Agriculture et de l’Agro-industrie, des Banques et Assurance, des Mines et du Pétrole, des BTP, de l’Enseignement, du Secteur Maritime et aussi de celui des TIC, sans oublier les secteurs de la distribution et des PME. Principal interlocuteur de l’Etat avec près de 250 mandats de représentation.
Nadège Koffi