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Aïssata LY, Chef d’Entreprise malienne : « Je souhaite faire un appel à la jeunesse africaine, principalement aux Femmes ; c’est seulement en prenant conscience de cela, tout en travaillant efficacement qu’on pourra amorcer le véritable développement pour le continent et le faire briller dans le concert des nations »

Aïssata LY, Chef d’Entreprise malienne : « Je souhaite faire un appel à la jeunesse africaine, principalement aux Femmes ; c’est seulement en prenant conscience de cela, tout en travaillant efficacement qu’on pourra amorcer le véritable développement pour le continent et le faire briller dans le concert des nations »

Citoyenne malienne âgée de 32 ans, Mme Aïssata LY est mariée et mère de deux petites filles. Aujourd’hui Chef d’Entreprise, avec un Chiffre d’Affaires global de plus de 49 millions de FCFA, cette Business Woman est une grande battante et une fonceuse. Motivée à réaliser ses objectifs, Mme LY souhaite que les Femmes africaines soient entreprenantes, afin d’amorcer le véritable développement du continent africain et le faire briller dans le concert des nations.

Dans une interview que nous a accordé la Promotrice de la maison de Couture et marque de vêtements « LY’A Mode », de la société « LY’A SARL », la Co-Fondatrice du concept-store « Univers du Made In Mali » , la dame aux milles casquettes a voulu nous parler de ses Entreprises ; donner son point de vue sur l’Entrepreneuriat féminin et apporter des propositions pour l’industrialisation du Textile en Afrique, plus particulièrement du Mali son pays.

A.E : Présentez-vous à nos lecteurs 

Je suis Aïssata LY, Ingénieure commerciale de formation (Master 2), détentrice d’une Licence en Business Administration et Entrepreneure dans la vie active. Je suis Promotrice de la maison de couture et marque de vêtements « LY’A Mode » (Volet Mode et Textile de la société LY’A SARL dont je suis Associée unique et Gérante) et Co-Fondatrice du concept-store « Univers du Made In Mali ». Passionnée par l’habillement, la création de mode et les échanges commerciaux, j’ai embrassé le monde de l’Entrepreneuriat en 2012 après avoir travaillé dans la Concession Automobile « My Auto », Représentante de la marque HYUNDAI au Mali (à l’époque) et depuis je mène une aventure qui me passionne chaque jour un peu plus. 

A.E : En tant que Chef d’Entreprise, comment s’est fait le déclic ?

Je vais dire que j’ai juste suivi mon destin sans trop appréhender où celà me menait en realité. Pour la petite histoire j’ai une passion pour le dessin à laquelle je m’adonne quand je peux et c’est de là qu’est partie cette belle aventure d’Entrepreneure-Mode. Je réalisais donc des dessins pour ma petite sœur qui faisait confectionner ses tenues en fonction de ces croquis et qui recevait beaucoup de compliments et aussi des demandes de ses camarades d’école afin de bénéficier de ces créations de ma part. Ainsi petit à petit j’en ai fait un business et au début je sous-traitais avec un tailleur sénégalais et plus j’évoluais dans le métier plus le besoin d’avoir ma propre unité de production se faisait sentir. De l’informel (depuis 2012) nous sommes passés au formel en août 2016 et de la petite pièce de 9 mètres carré de la concession familiale nous avons pu ouvrir une boutique de prêts à porter, un second atelier de couture, et participer à la création du concept-store « Univers du Made In Mali », avec d’autres femmes entrepreneures.

A.E : Aujourd’hui, à combien s’élève votre Chiffre d’Affaires ?

En ce qui concerne la société « LY’A SARL », le Chiffre d’Affaires s’élève en 2021 à 29.850.000 FCFA et l’Entreprise « Univers du Made In Mali », à un Chiffre d’Affaires en 2021 de 18.796.080 FCFA ; des chiffres que nous entendons bien sûr augmenter à court et moyen terme.

A.E : Pouvez-vous nous citer un peu vos cibles au niveau de la clientèle ?

Nous ciblons principalement un type de clientèle féminine qu’on appelle nos working-women, qui sont donc des femmes émancipées et auxquelles notre marque s’identifie le mieux. Pour notre label Homme (TIÈYA BY LY’A) nous avons la même approche et notre politique est de maintenir un rapport qualité- prix opportun pour rendre le plus accessible possible nos produits made in Mali. En ce qui concerne notre label de Haute couture qui est encore au niveau Projet (le store étant en finition), l’objectif est de permettre à une clientèle plus aisée de consommer malien tout en ayant la qualité qui lui sied et ainsi l’amener à injecter dans l’économie malienne un budget qu’elle met d’habitude dans son habillement mais en provenance d’autres pays tels que le Sénégal, la Côte d’Ivoire, le Nigéria, etc.

A.E : Quelle est votre analyse sur l’Entrepreneuriat féminin ?

Les Femmes jouent un rôle prépondérant dans la société et ce sur tous les plans de la vie en communauté. De mon point de vue l’Entrepreneuriat féminin est extrêmement important car il constitue une stratégie alternative de lutte contre la pauvreté. Toutefois les normes sociales empêchent certaines femmes d’envisager la création d’Entreprise, tandis que des obstacles systémiques font que de nombreuses femmes entrepreneures restent confinées à de très petites Entreprises opérant dans l’économie informelle. Cette situation non seulement limite leur capacité de gagner un revenu pour elles-mêmes et leurs familles, mais restreint également leur vrai potentiel de contribuer au développement socio-économique et à la création d’emplois. La suppression de barrières telles que les lois discriminatoires en matière de propriété et d’héritage, le manque d’accès aux Institutions Financières, et les contraintes de temps dues aux responsabilités familiales et domestiques, pourrait offrir davantage de possibilités de croissance aux Entreprises dirigées par des Femmes et contribuer ainsi à l’autonomisation de celles-ci.

A.E : En Afrique, nous constatons que la transformation de nos matières premières est impossible ou difficile ; dans le domaine du textile, quelles sont vos propositions pour la transformation du textile africain ?

En Afrique et principalement au Mali qui est un des plus grands producteurs de coton, il est regrettable de constater que la transformation de cette matière première demeure une problématique encore de nos jours. Nous exportons la quasi-totalité de notre production de coton sans aucune transformation au préalable et celà constitue un réel manque à gagner pour notre pays. A mon avis, pour aller à l’encontre de cette réalité défavorisante, le premier facteur déterminant est celui de la volonté politique. Et aujourd’hui nos autorités maliennes marquent tout de même un manifeste de détermination en ce sens. Après, l’Etat seul ne peut certainement pas tout faire, j’en appellerai donc à l’investissement des hommes d’affaires maliens et aussi internationaux dans ce secteur afin de concourir à la création de véritables usines de transformation du coton malien sur le territoire national. Le coton emploie près d’un quart de la population malienne sur une chaîne de valeurs assez diversifiées ; industrialiser ce secteur serait une aubaine pour la lutte contre le chômage au Mali.

A.E : Avez-vous déjà eu des Prix, si oui lesquels ?

Pour l’initiative du concept store « Univers du Made In Mali », nous avons eu, mes collaboratrices et moi la distinction du mérite au Gala des Femmes Entrepreneures qui s’est tenue le 26 mars 2022 à Azalaï Hôtel Bamako

A.E : Quels sont vos canaux de distribution ?

Nous avons une première boutique qui se trouve dans le quartier de Kalaban coura où nous recevons notre clientèle, un second point de vente au sein du concept store « Univers du Made In Mali » qui est actuellement dans le quartier des affaires de Bamako Aci 2000. Nous faisons aussi de la vente en ligne à travers nos plateformes digitales et procédons à la livraison à domicile sur commande. Et par ailleurs pour nos ventes en dehors du Mali nous optons pour DHL (pour les pays plus éloignés) et les services d’envoi de colis des agences de voyage routiers.

A.E : Des Projets à court terme ? 

A court terme, je travaille sur la mise en place d’un nouveau label « LY’A Mode Haute Couture », qui viendra, avec « TIÈYA By LY’A » et « LY’A Mode », constituer un ensemble au sein duquel chaque client aura pour son compte. Internationaliser notre marque fait également partie de nos Projets à court terme à savoir vers des pays ciblés qui sont entre autres la Côte d’Ivoire, le Sénégal, le Canada, les États-Unis et la France.

A.E : Votre mot de fin à nos lecteurs 

Je tiens à remercier l’équipe du site en ligne Afrique Économie de l’intérêt porté à ma personne. Et je souhaite faire un appel à la jeunesse africaine, principalement aux Femmes ; nous avons un potentiel énorme ; l’Afrique à un potentiel énorme ! Et c’est seulement en prenant conscience de cela, tout en travaillant efficacement qu’on pourra amorcer le véritable développement pour le continent et le faire briller dans le concert des nations.

                                                          Interview réalisée par Nadège Koffi

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