L’Afrique connait une croissance numérique fulgurante depuis quelques années dans un grand nombre de secteurs clés participant au développement socio-économique des pays.
Si les États africains ont bien saisi les multiples enjeux que représente la transition Numérique, celle-ci connaît un essor hétérogène sur le continent. L’accélération des usages du numérique observée depuis la crise de la COVID-19 dans les pays africains témoigne d’une véritable volonté du continent de prendre le chemin de la 4ème révolution industrielle (4IR).
En effet, celle-ci promet de bouleverser les économies et le quotidien des populations à travers le déploiement de l’Intelligence Artificielle (IA), le Cloud computing, l’Internet des Objets (IoT) ou encore, le Big Data. Des innovations numériques aux noms savants qui, pourtant, offrent des solutions très concrètes et adaptées aux besoins des populations.
Par ailleurs, les Organisations Internationales, Entreprises et Experts sont unanimes sur la nécessité d’accompagner le continent africain dans sa transition numérique.
Cristina DUARTE, Conseillère Spéciale du Secrétaire Général des Nations Unies pour l’Afrique, souligne la nécessité pour les décideurs africains d’exploiter les opportunités offertes par les technologies digitales afin de répondre aux nombreux défis auxquels le continent est confronté, au 1er rang desquels la lutte contre la fracture numérique.
En parallèle, en juin 2020, la Banque Mondiale, annonçant un soutien de 50 milliards de dollars, a confirmé sa volonté d’accompagner l’Afrique pour appuyer ses investissements dans les compétences et les infrastructures numériques afin d’accompagner la relance après la période de pandémie et au-delà. La capacité du continent à prendre en marche la quatrième révolution industrielle sera déterminante pour le développement des économies africaines.
Les Acteurs de l’Ecosystème
Les acteurs de l’écosystème sont nombreux à soutenir et encourager le continent à investir massivement dans les nouvelles technologies, à travers lesquelles l’Afrique a l’opportunité de rattraper considérablement son retard industriel en brûlant les étapes traditionnelles par lesquelles sont passées les économies occidentales. Par exemple, les usages concernant les services bancaires illustrent parfaitement cette réalité ; le paiement mobile a en effet connu un développement remarquable dans les pays les plus connectés en dépassant rapidement le paiement en espèce en termes d’usage, sans passer par la bancarisation du système ; le Mobile Money, par exemple, est désormais devenu le premier moyen de paiement en Côte d’Ivoire. Bien entendu, cette révolution dans les systèmes de paiement ne peut se faire sans des infrastructures permettant d’assurer une couverture de l’internet mobile sur tout un territoire. Le manque d’infrastructures numériques est incontestablement le principal frein à la compétitivité et au rayonnement industriel du continent. Depuis quelques années, de nombreuses initiatives ont vu le jour afin de permettre aux zones rurales les plus reculées d’avoir accès à un internet à haut débit et de haute qualité. Grâce à ces technologies et ces infrastructures, la transformation numérique des villages en Afrique pourrait ainsi progresser de manière significative. Le Groupe Huawei fait partie des Entreprises qui se sont lancées dans le déploiement de solutions innovantes afin de permettre l’amélioration de la connectivité de ces zones où il est difficile, voire impossible, de développer des tours traditionnelles en raison des coûts élevés et des difficultés de transport.
Des solutions adaptées pour les populations dans le monde
Conçue par Huawei, RuralStar Pro est une station de base construite sur des poteaux en bois, autoalimentée et à faible consommation d’énergie, qui répond pleinement aux besoins d’infrastructures rapides et à moindre coût, permettant aux populations d’avoir accès à une connexion internet. Cette solution est aujourd’hui plébiscitée par les populations dans plus de 17 pays en Afrique (Sénégal, Mali, Guinée, Cameroun, Burkina Faso, RDC, Guinée-Bissau, Gambie, Égypte, Côte d’Ivoire, Ghana, Nigeria, Zambie, Kenya, Ouganda, Afrique du Sud, Tanzanie) et permet ainsi à plus de 15 millions de personnes venant de plus de 3.600 villages d’avoir accès à une connexion internet. La nécessité d’accélérer la construction d’infrastructures sur le continent africain n’est cependant pas le seul défi qu’il conviendra de résoudre dans les prochaines années. La quatrième révolution industrielle de l’économie en Afrique ne pourra se faire sans la Digitalisation des compétences des actuels et nouveaux arrivants sur le marché du travail africain. Ce sursaut vers l’industrie 4.0 pourrait bouleverser les opportunités d’emploi des 10 à 20 millions de jeunes africains qui intègrent le marché du travail chaque année. Alors que les pays occidentaux sont désormais confrontés à la problématique de reconversion et de la transformation des emplois menacés de disparition en raison de la robotisation des activités, l’Afrique a l’immense privilège de pouvoir créer son propre modèle industriel du futur, en s’enrichissant des progrès technologiques existants.
La Formation, la clé pour un essor au développement
Afin de soutenir les autorités dans ce challenge que représentent la Formation et la montée en compétences de Jeunes talents, des Entreprises telles que Huawei, lancent, par exemple, chaque année, des Programmes d’enseignement dans les domaines technologiques les plus avancés tels que l’IA. En octobre 2019, l’équipementier chinois a lancé le Projet de talents iTB en Égypte, le 1er Centre National de Formation Numérique. À ce jour, plus de 15.000 étudiants ont été formés dans les 81 ICT Academies implantées dans le pays. Cela a considérablement contribué à combler les postes vacants d’ingénieurs dans les domaines Technologiques les plus avancés tels que l’IA, le cloud, l’IoT, le Big Data, la sécurité́ et le réseau. Depuis 2014, le Groupe donne rendez-vous chaque année aux meilleurs talents africains dans le domaine des Technologies de l’Information et de la Communication (TIC) dans le cadre du Programme « Seeds for the Future », celui-ci leur offrant ainsi l’opportunité de développer leurs connaissances.
Notons que jusqu’à présent, plus de 1.900 jeunes africains de 35 pays ont participé́ à ce Programme et plus de 1000 d’entre eux se sont rendus en Chine pour recevoir une formation pour parfaire leur expertise sur les dernières technologies et ainsi vivre une expérience interculturelle. Ces nouveaux emplois (technicien de maintenance prédictive, ingénieurs analytiques, experts en IA etc.), en phase de structuration sur les marchés du travail, sont susceptibles d’être majoritairement pourvus par ces jeunes actifs africains aux compétences numériques déjà bien pointues.
Enjeux de la 4ème révolution industrielle
Opportunité décisive ou véritable menace pour le rayonnement socio-économique de l’Afrique, la quatrième révolution industrielle sera sans doute source de nombreuses évolutions sur le continent. Accompagner la quatrième révolution industrielle sur le continent africain constitue le véritable défi de ces prochaines années.
Lors de la 54ème Conférence des Ministres des Finances, de la Planification et du Développement économique s’étant tenue en mai 2022, Paul Tiyambe ZELEZA, Vice-Recteur et Professeur de Case Western Reserve University, a déclaré « L’Afrique a été marginalisée lors des trois révolutions industrielles précédentes (…), le continent devrait s’assurer de ne pas être laissé pour compte lors de la quatrième révolution industrielle».
Cette décennie sera donc déterminante pour l’Afrique, mais il est du devoir de chacun, secteur public et privé, de soutenir et d’accompagner le continent africain dans la voie d’un développement socio-économique optimal et prospère, par le recours à ces nouvelles technologies.
Nadège Koffi