317 millions le nombre de travailleurs victimes d’accidents du travail et de maladies professionnelles, tels sont les chiffres que nous donne l’Organisation International du Travail (OIT), entre 2014 et 2017.
Ces statistiques alarmants ont donné la volonté aux Comités de Santé et Sécurité au Travail (CSST) en collaboration avec la Confédération Générale des Entreprises de Côte d’Ivoire (CGECI), d’initier du 16 au 17 juin 2022 à la Maison de l’Entreprise au Plateau (Abidjan-Côte d’Ivoire), la 2ème édition du Forum National des Comités de Santé et Sécurité au Travail, sous le thème : « LA SANTE ET LA SECURITE AU TRAVAIL : UN DROIT FONDAMENTAL ».
Une cérémonie d’ouverture organisée par la CGECI, sur les CSST, en collaboration avec ses partenaires institutionnels, tenue en présence de la Représentante du Président de la Confédération Générale des Entreprises de Côte d’Ivoire (CGECI), Mme Martine Coffie STUDER, du Secrétaire Général de l’IAPRP, M. Ahoua Nogbou Alphonse, du Responsable de la Commission Formation Professionnelle et Recherche de la CGECI, M Léopold BODO et du Directeur de la Prévention Caisse Nationale de Sécurité Sociale (CNSS) de la Guinée Conakry, M. Victor BANGOURA, qui a permis aux participants venus des pays du Cameroun, de la Guinée Conakry, du Niger, de la Centrafrique, de la RDC et de la Côte d’Ivoire, d’être sensibilisés et de promouvoir la Santé et la Sécurité au Travail comme un Droit Fondamental auprès des Travailleurs, des Employeurs et des Gouvernements.
Selon la Représentante du Président du Patronat ivoirien, Mme STUDER, ces dernières années, plusieurs stratégies ont été expérimentées afin de relever le nombre de comités installés dans le pays ; le lobbying réalisé par les acteurs institutionnels auprès des Entreprises, les courriers de relance et d’injonction, la campagne nationale d’installation des Comités de Santé et Sécurité au Travail (CSST) en collaboration avec la CGECI ainsi que les diverses sensibilisations conduites lors des activités promotionnelles de la SST ont effectivement permis d’augmenter le nombre d’Entreprises disposant d’un CSST. « Nous sommes heureux que du 27 au 11 juin 2022 à Genève a été adopté cette loi comme un Droit fondamental ; la CGECI s’est déjà engagée depuis plusieurs années dans la promotion de la Santé et Sécurité au Travail comme un droit fondamental », a déclaré Mme STUDER. Invitant les acteurs à atteindre les objectifs.
Pour M. AHOUA, ce Forum est une belle initiative, qui va permettre de discuter sur la stratégie de la Santé et Sécurité au Travail. « Un Forum national qui est devenu sous régional ; un plaisir pour moi de participer. J’invite surtout les participants à adhérer à la CSST », s’est exprimé le SG de l’IAPRP.
M. Léopold BODO, de la Commission Formation Professionnelle et Recherche de la CGECI, a indiqué que les préjudices liés au travail produites par l’OIT entre 2014 et 2017 ; une hausse de 17% observées, passant respectivement de 270 à 317 millions le nombre de travailleurs victimes d’accidents du travail et de maladies professionnelles. « En Côte d’Ivoire, ce sont environ 7.500 cas que la CNPS enregistre chaque année depuis ces trois dernières années ; ces drames professionnels nuisent aux affaires, causent des préjudices à la réputation des pays et des dommages durables dans toutes les économies ; leurs conséquences sont mauvaises pour les travailleurs et pour les affaires, de même cela coûte des milliards en termes d’absence pour maladie, en prestations d’invalidité et en perte de production», révèle M. BODO.
En effet, sur les deux jours d’activités qui auront lieu à Abidjan, avec plus de 500 participants, les objectifs attendus sont entre autres le contexte et les engagements des acteurs du monde du travail dans la promotion de la Santé et Sécurité au Travail comme un droit fondamental sont exposés ; l’évolution normative des CSST est présentée et les nouvelles perspectives pour son fonctionnement optimal sont dégagées ; les défis liés à l’installation et au fonctionnement des CSST sont analysés ; des critères de performance relatifs au fonctionnement des CSST sont proposés et une campagne d’installation et d’évaluation des CSST est lancée, etc.
Par ailleurs, il est dans l’intérêt des travailleurs, des employeurs et des Gouvernements de faire de la Santé et de la Sécurité au travail un principe et un droit fondamental au travail, ce qui aiderait à prévenir de telles catastrophes et profiterait à tous.
Notons que les données de la CNPS produites en 2020, sur un potentiel de près de 1680 Entreprises assujetties à cette obligation, 74% en disposent. Cependant, le fonctionnement reste problématique, car sur la même période, moins de 10% des Entreprises ayant leurs CSST installés ont tenu des réunions. Un si faible résultat montre à quelle enseigne le CSST semble être négligé des acteurs qui le composent, alors qu’il constitue un puissant organe de concertation bipartite permettant à l’employeur et aux travailleurs d’agir conjointement pour améliorer les conditions et le milieu de travail. La crise sanitaire à COVID-19 qui sévit actuellement, limite l’Organisation de certaines activités d’envergure nationale ou sous régionale et particulièrement celles relatives à la promotion de la Santé et Sécurité au Travail.
Rappelons que dans cette dynamique, la Secrétaire Générale de la Confédération Syndicale Internationale (CSI), Sharan BURROW, réaffirmait l’intérêt pour les Entreprises, de disposer de délégués à la sécurité au travail, de services de santé au travail et de Comités de Sécurité et Santé au Travail afin que tout le monde au travail soit protégé.
Nadège Koffi