Le Produit Intérieur Brut (PIB) réel du Tchad est estimé en repli de 1,1% en 2021, selon le Communiqué de presse du Fonds Monétaire International (FMI) relatif à sa fin de mission dans le pays d’Afrique centrale.
« L’évolution macroéconomique du Tchad a été affectée par une série de chocs négatifs et durables. Il s’agit notamment de la COVID-19, de la volatilité des prix du pétrole et d’une détérioration significative de la production du secteur pétrolier, des attaques sécuritaires, du changement climatique et de l’insécurité alimentaire », indique le Communiqué de Presse.
En effet, malgré un récent accord avec Glencore sur une dette de 1 milliard de dollars et l’engagement du FMI à mettre l’équivalent de 570,75 millions de dollars pour assurer ses paiements extérieurs, le Tchad doit encore faire face à un contexte politique qui peine à se stabiliser. La perspective des élections législatives et présidentielle à venir risque d’accentuer plus de pression sur le budget.
Par ailleurs, face à ces défis, les autorités tchadiennes affichent une volonté de voir progresser les choses. Des mesures sont actuellement prises pour atteindre les objectifs structurels du premier semestre 2022 ; elles concernent les exonérations fiscales et la transparence dans le secteur pétrolier et dans les marchés publics. Il y a aussi eu le lancement récent d’un Programme pilote visant à décentraliser la gestion de la masse salariale dans le cadre du système intégré de gestion financière, qui est perçu par le FMI comme un pas dans la bonne direction pour améliorer la gestion des finances publiques. Toutefois, des efforts supplémentaires sont nécessaires pour accélérer l’amélioration de l’administration des recettes fiscales.
Notons que le défi que le FMI n’aborde pas directement, c’est la perte de recettes fiscales du fait des transferts de bénéfices par les multinationales et les riches. Le rapport sur l’état de la justice fiscale publié le 16 novembre 2021 par Tax Justice Network, Public Service International, et Global Alliance for Tax Justice estime en effet que le Tchad a été privé de 1,9 milliard de dollars dans l’évasion et l’évitement fiscal ; une somme qui représente près de 1,9 fois le budget du pays en 2020.
Patrice Bantchi