Les acteurs africains et internationaux ont recommandé le vendredi 17 septembre 2021 à Abidjan (Côte-d’Ivoire- Afrique de l’Ouest), l’adoption d’un écosystème du numérique en Afrique.
Cette recommandation a été faite au cours de la cérémonie de clôture de la 2ème édition de l’African Digital Week (ADW 2021), initiée par la Confédération Générale des Entreprises de Côte d’Ivoire (CGECI), par sa Commission Economie Numérique et Entreprise Digitale ; de l’Union Nationale des Entreprises de Télécommunications (UNETEL) ; du Groupement des Opérateurs du Secteur des TIC (GOTIC) et du Club des Directeurs et Responsables de Systèmes d’Information (Club des DSI), en présence du Ministre ivoirien des TIC et de l’Innovation, Roger ADOM.
En effet, l’ADW, avec comme thème cette année 2021 : « L’AFRIQUE AUGMENTEE », est le rendez-vous africain du Numérique en Côte d’Ivoire ayant pour but de mobiliser, valoriser et mettre en réseau les acteurs du Digital en Afrique, dans le cadre d’échanges autour d’une thématique d’actualité ou impactant l’avenir du continent africain.
Selon la Présidente de la Commission Economique Numérique et Entreprise Digitale de la CGECI, Gertrude Koné DOUYERE, tout au long des deux jours que s’est tenu l’évènement (16 et 17 septembre 2021), les Experts d’Afrique et d’ailleurs, du secteur des Télécommunications/TIC et d’autres domaines d’activité, ont permis d’explorer les voies et moyens pour que l’Afrique fasse un bond quantitatif à l’aide du Digital, dans tous ses compartiments socio-économiques, en tournant ses contraintes et défis actuels en de vrais opportunités à explorer dans cette phase où elle doit se réinventer. « Grâce à la magie du Numérique, nous aurons cette année, une édition phygitale, qui permettra, nous osons le croire, tripler notre audience locale et internationale, composée d’Experts IT, de hauts Responsables de l’Administration publique, de Dirigeants d’Entreprises privées, ainsi que des étudiants », a déclaré la Présidente de la Commission Economique Numérique et Entreprise Digitale de la CGECI. Remerciant toutes les structures qui ont accompagné la réalisation de cette 2ème édition de l’ADW.
Par ailleurs, plusieurs recommandations ont été faites, afin que se concrétise la matérialisation de ce thème choisi pour cette année, entre autres la centralisation des services de l’Administration, pour un meilleur accès aux solutions digitales, mises à la disposition des populations ; doter les différents Etats, indicateur de suivi des stratégies de développement ; l’initiation par le secteur Public, des Programmes de formation, d’éducation financière, à l’attention des populations africaines des zones rurales (mobile money) ; la promotion de l’utilisation du Numérique, pour accroître le développement de l’Agriculture et garder le business en Afrique ; l’adoption d’un écosystème du Numérique en Afrique ; l’accélération de la digitalisation de l’Administration, afin d’être un levier de développement du Numérique en Afrique ; la création de Fonds, pour faciliter la mobilisation des capitaux, au profit des Startups dans le Numérique, etc.
Pour le Ministre ivoirien des TIC et de l’Innovation, Roger ADOM, toutes ces recommandations proposées, sont bonnes et peuvent être concrétisées, vu que le Numérique est au niveau des préoccupations de chacun des ivoiriens et de ceux qui vivent sur le territoire ivoirien. « Je pense que le plus important c’est l’idée, c’est l’envie ; innover c’est d’abord avoir une idée ; une idée qui plaît et une idée qui va permettre d’améliorer le quotidien des gens ; qui va permettre de simplifier les choses, qui va permettre à chacun de vivre mieux », s’est exprimé M. ADOM. Félicitant tous les Organisateurs, d’avoir été choisi comme Parrain de cette édition 2021 ; invitant au niveau gouvernemental et au niveau législatif, de faire un effort d’explication et de promotion, des différentes lois qui ont été votées et décrets qui ont été adoptés au cours des Conseils des Ministres. « La base du développement de notre pays, c’est le secteur Privé. Nous au niveau du Public, de l’Administration, nous n’avons pas la vocation d’investir dans les domaines régaliens, mais le reste, c’est le rôle du Privé », a-t-il indiqué.
Notons durant deux jours, de façon hybride, se sont 75 panélistes, animés par le Conseiller, Président du GOTIC, Patrick M’BENGUE, le Directeur des Systèmes d’Informations et Président du Club des DSI de Côte d’Ivoire, Mamadou NAON, le Directeur de la Transformation, du Digital et des Médias à Orange Côte d’Ivoire, Habib BAMBA, du Directeur de la Transformation Digitale chez KPMG Côte d’Ivoire, Carlos De SOUZA, du Coordonnateur du Fonds de Développement du Service Universel des Télécommunications (FDSUT), Amadou Manel FALL, du Conseiller Technique en charge du Système d’Information à la Caisse Nationale de Prévoyance Sociale (CNPS), Aly TOURE, du Chef de Division Développement Digital de Moov Africa-CI, Arnaud KOUAMI, du Directeur de la Confiance Numérique et de la Sécurité des Réseaux à l’ARTCI, du Directeur des Systèmes d’Information MTN, Eloge BEONAO, etc, qui ont permis de déceler des problèmes dans le domaine du Digital en Afrique, entre autres l’insuffisance de la prise en compte du Numérique, dans le développement du secteur agricole ; un faible niveau d’investissements des infrastructures du Numérique, dans la majorité des pays africains ; un grand besoin de renforcement, en terme de capacité, dans le secteur du capital humain ; une faible digitalisation au niveau de l’Administration publique ; un faible niveau du climat des affaires, dans la majorité des pays africains, par rapport au Numérique ; etc. Avec également le Concours de détections de jeunes Startups ivoiriennes, dénommée « African Digital Geek », au nombre de huit Startups, qui ont vu pour la finale, choisir trois lauréats, pour la pertinence et l’innovation de leurs Projets.
Rappelons qu’en regardant de beaucoup plus près l’évolution économique à l’échelle mondiale et les différentes mutations sociologiques qui en résultent, il est devenu de plus évident que les Technologies de l’Information et de la Communication (TIC) contribuent à accélérer la réalisation de chacun des 17 objectifs de Développement Durable (ODD) des Nations Unies. Au regard des enjeux de compétitivité des économies et les défis inhérents à la société de consommation, le continent africain devrait s’approprier résolument et fondamentalement le Digital comme un accélérateur de développement des économies et des sociétés africaines, notamment dans un contexte d’optimisation des ressources budgétaires des Etats.
Nadège Koffi