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L’œuvre du photographe sud-africain George HALLETT pour la première fois exposée au Maroc

L’œuvre du photographe sud-africain George HALLETT pour la première fois exposée au Maroc

Une exposition du photographe sud-africain George HALLETT se tient du 27 février au 28 mars 2020 au BIC Project Space au Maroc (Afrique du Nord), avec une présentation inédite de l’œuvre du photographe sud-africain, révélé au monde par ses portraits de Nelson Mandela lors de sa campagne présidentielle aux premières élections démocratiques sud-africaines en 1994.

 

Cette exposition dénommée « LES MOTS CRÉENT DES IMAGES » est organisée en collaboration avec Making Histories Visible, Projet de recherche pluridisciplinaire de l’Université de Central Lancashire. Des Images qui lui ont valu un World Press Photo Award en 1995.

En effet,  né au Cap en 1942, George HALLETT a commencé sa carrière dans les années 60 en tant que photographe de rue sous la guidance de Jacky Heynséditeur du fameux magazine Drumau Cap. En 1966, lorsque le Gouvernement d’Apartheid déclare District Six, quartier culturellement mixte du Cap comme zone blanche, le jeune photographe, encouragé par l’écrivain et artiste Peter E. CLARKE et le poète contestataire James MATTHEWS, saisit son appareil photo afin de documenter la vie de ce quartier avant que ne commencent les expulsions et démolitions.

Par ailleurs, District Six, un des viviers culturels métis et noirs en Afrique du Sud dans les années 50 et 60, est aussi le lieu où s’exprime l’intérêt de HALLETT pour la littérature, forme créative à laquelle l’initie son professeur d’anglais, l’écrivain Richard RIVE. C’est aussi chez MATTHEWS, natif de ce quartier, qu’HALLETT entend pour la première fois du jazz afro-américain, et découvre le travail du photographe pionnier Roy DECARAVA et les écrits de Langston HUGHES, figure emblématique de la Harlem Renaissance. L’impact de ces premières expériences culturelles se reflète tout au long de la pratique photographique de George HALLETT dans laquelle s’inscrivent les thèmes du jazz sud-africain et de la littérature africaine. Portraits de musiciens tels que Johnny Dyani, Chris McGregor, Hugh Masekela, Louis MoholoouDuduPukwana ; des écrivainsChinua Achebe, Mariama Bâ, Nadine Gordimer, Bessie Head, Wole Soyinka ; photographies de performances au festival de Jazz de Langa ou au mythique 100 Club de Londres ; compositions imaginées pour les couvertures de la collection AfricanWritersSeries des éditions Heinemann, entre autres les œuvres rassemblées pour cette exposition, datant des années 60 à 80, révèlent un saisissant dialogue entre la photographie, la musique et littérature. Des livres rares, dont les couvertures créées par HALLETT sont le support de compositions visuelles parfois « théâtrales », donnent à voir l’autre facette d’une pratique artistique ouverte sur les arts graphiques.

  

Notons que ce lien entre la littérature et les processus de création de l’image est d’ailleurs un des ancrages de cette 5ème Biennale Internationale de Casablanca.

 

                                                                Nadège Koffi

 

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