Jeune africain d’origine béninoise qui vit depuis plusieurs années à Houston (Amérique). Ce jeune homme père d’une fille, a compris que le développement de l’Afrique ne peut que se faire que par les africains eux-mêmes, c’est pourquoi, il apporte depuis plusieurs années, sa contribution de différentes manières. Envisageant encore d’autres Projets pour son continent dont il a à cœur bien qu’étant au niveau de la diaspora, Mazda DENON, s’est confié au site www.afriqueeconomie.net dans une interview.
Il attend de tous les fils et filles de ce continent, pour que l’Afrique prenne sa place dans le concert des Nations, l’Unité, la Solidarité et la Cohésion Sociale. Pour lui, le continent africain a d’énormes potentialités mais elle reste la plus pauvre au monde. Invitant également la Jeunesse africaine à être dévouée, engagée et armée de patience pour contribuer elle aussi, au positionnement du continent sur l’échiquier international.
A.E : Présentez-vous à nos lecteurs
Je me nomme Mazda DENON, d’origine Béninoise, Consultant en Business Développement et Relations Internationales et Conseiller Spécial en charge des Affaires africaines à la Mairie de Houston. Je vis aux États-Unis depuis bien des années, après un séjour au Sénégal pour des raisons académiques.
A.E : Qu’est ce qui a motivé votre installation aux États-Unis d’Amérique (Houston) ?
Ce qui a motivé mon installation aux États-Unis est la qualité de la formation. Il faut reconnaitre qu’elle y est plus de qualité. Le Gouvernement américain a investi beaucoup plus de moyens dans ce Secteur. Les Universités disposent de plus de moyens, les recherches y sont plus poussées et les perspectives d’avenir professionnel plus considérables.
A.E : En tant que fils du continent africain, quelles sont les actions déjà menées pour le développement économique du continent ?
Je suis dans le développement économique et les Relations Internationales (Diplomatie, le protocole, etc). Je participe depuis près de quatre ans aux rencontres économiques dans la ville de Houston pour présenter les opportunités d’investissements en Afrique, en mettant l’accent sur les Secteurs porteurs afin de sensibiliser sur la nécessité pour les Investisseurs américains et la diaspora africaine d’investir en Afrique. C’est d’ailleurs dans ce sens que nous avons lancé la Journée de l’Afrique dans la ville de Houston, journée durant laquelle nous ouvrons les Portes de la Mairie aux communautés africaine de Houston pour valoriser la culture Africaine et présenter par la même occasion ces opportunités que le continent offre. Nous travaillons beaucoup avec les Gouvernements de pays africains sur des questions liées au Développement Économique, l’Éducation, la Culture, etc. Nous sommes également en train de travailler sur un Projet qui aura la jeunesse africaine au cœur de son action. Mais pour le moment nous préférons garder la discrétion là-dessus jusqu’après le lancement officiel prévu pour le mois de Novembre 2019. Nous vous reviendrons avec plus de détails.
A.E : Quels sont vos Projets à court et moyen termes pour le continent africain ?
Comme je l’avais dit tantôt, nous sommes en train de travailler sur des Projets concernant la jeunesse africaine, collaborons avec des Chefs d’États et de Gouvernements africains sur l’Entreprenariat des Jeunes, le Développement de startups, l’Investissement Direct Étranger, l’Échange d’expertise, le Transfert de compétences, la Construction d’infrastructure hospitaliers, universitaires, aéroportuaires, etc.
A.E : Quelle est la cible de toutes vos actions ?
Notre cible est principalement la jeunesse. Force est de constater que le chômage en Afrique ne fait que s’accentuer, et je pense que l’un des plus grands défis que le continent devra relever c’est la question relative à l’employabilité des jeunes. La croissance démographique enregistrée en Afrique nous y oblige. Un continent qui fait 1.200.0000 000 ne pourrait demeurer inerte face à une telle situation. Nous ciblons aussi les acteurs économiques, nous essayons de faciliter la rencontre entre les hommes d’affaires américains et africains dans l’optique de créer un partenariat Gagnant-Gagnant.
A.E : Pouvez-vous nous dire quelles sont les difficultés récurrentes de tous les pays africains pour leur développement économique ?
Nous pouvons citer entre autres, le problème de souveraineté, l’Afrique doit prendre son destin en main. Nous devrons croire en nous et en notre capacité de développer le continent nous-même. Nous n’avons pas besoin qu’on nous prenne par la main pour nous montrer le chemin. Aussi, la stabilité Politique est l’une des difficultés du continent. L’absence de démocratie est le plus souvent la source de conflits en Afrique. Les hommes passent mais les institutions restent et ça, tout le monde devrait le comprendre. Nos dirigeants doivent être élus de manière démocratique et sortir de manière démocratique dans le respect scrupuleux de la Constitution. Également, nous avons la création d’une monnaie unique africaine gérée que par les africains qui devrait résoudre des problèmes sur le continent. Nous espérons vraiment que le Projet verra le jour. La zone UEMOA semble être prête à rendre ce Projet effectif. Les pays d’Afrique ne peuvent pas continuer à utiliser des monnaies qui ne sont pas les leur, monnaies qui de surcroît impactent négativement leur économies, accentue les problèmes liés à la compétitivité, créent des déficits et empêchent les économies de décoller.
A.E : En tant que jeune africain, que pouvez-vous dire à cette jeunesse africaine qui rêve de migrer par des moyens inappropriés en Europe et dans d’autres continents dit développés ?
Je le leur déconseille vivement car rien ne vaut la peine de risquer sa vie. Des milliers et des milliers de Jeunes y ont laissé leur vie et les chiffres sont là pour le démontrer. Il n’y a aucun mal à vouloir voyager, mais quand il faut voyager il faut le faire dans la voie légale et songer à retourner ou à apporter simplement sa pierre à l’édifice pour le développement du continent. En attendant de pouvoir voyager dans la légalité il y a la possibilité d’entreprendre en Afrique et de se faire du profit. Même avec 100.000 CFA on peut lancer son business en Afrique et quand on est dévoué, engagé et armé de patience on peut faire des merveilles. Le voyage n’est pas le seul moyen pour réussir surtout quand on connait les réalités dans les pays Européens et même en Amérique. Vous y trouverez beaucoup de personnes qui regrettent d’avoir quitté tout ce qu’ils avaient en Afrique pour se lancer dans cette aventure. Par contre bien d’autres Jeunes africains qui ont compris, se sont lancés dans l’Entreprenariat et aujourd’hui l’Europe ou les États-Unis sont juste des endroits où ils se rendent pour des vacances.
A.E : Qu’attendez-vous de tous les fils et filles de ce continent, pour que l’Afrique prenne sa place dans le concert des Nations ?
J’attends de tous les fils et filles de ce continent, pour que l’Afrique prenne sa place dans le concert des Nations, l’Unité, la Solidarité et la Cohésion Sociale. Nous sommes un continent très riche mais avec les populations les plus pauvres du monde chose qui est très paradoxale. Les disparités sociales sont flagrantes, certains vivent le paradis en Afrique, d’autres l’enfer. La solidarité entre africains avec la participation effectives des politiques devra se faire. L’Afrique n’a pas besoin d’aide extérieure. Nous devons par ailleurs former les leaders de demain, chose qu’on n’enseigne pas dans les écoles en Afrique. Tout pays avec un bon leadership et un peuple soucieux de sa cohésion sociale, et fait montre de discipline et de rigueur dans le travail peut facilement se développer. En parlant de leadership beaucoup de nos dirigeants manquent de leadership et il faut le reconnaitre.
A.E : Que pensez-vous aujourd’hui des Femmes Entrepreneurs africaines qui arrivent à créer des Entreprises qui apportent une valeur ajoutée au développement économique du continent ? Pouvez-vous nous en citer quelques-unes ?
Ce sont des sources de motivation et d’inspiration. Et comme je l’ai toujours souligné, il faudrait que l’Afrique redonne à la femme sa vraie place dans la société. Nous avons confié depuis très longtemps le destin de l’Afrique aux hommes et nous sommes toujours au même niveau, il est temps que nous le remettons aux Femmes, sinon elles prendront ce qui leur revient de droit, chose qui se passe déjà sous nos yeux. Il existe bon nombre de Femmes battantes, de vraies amazones à l’exemple de Sarah CODJO, Kpade ORTHIA, Magda AKADIRI, de vraies amazones pour ne citer que celles-là.
A.E : Quel est votre modèle d’inspiration ?
Mon modèle d’inspiration est le Père du panafricanisme Kwame NKRUMAH, des leaders Afro descendants tels que Marcus GARVEY, et DUBOIS, ainsi que des leaders Africains tels que Thomas SANKARA, Mandela, Patrice LUMUMBA et aussi le Roi Béhanzin.
A.E : Votre mot de fin à nos lecteurs
L’avenir du monde c’est L’Afrique. Merci infiniment au site www.afriqueeconomie.net qui me donne l’opportunité de m’exprimer et de donner mon avis sur la question du développement économique de l’Afrique qui doit se faire que par les africains eux-mêmes.
Interview réalisée par Nadège Koffi