Environ une cinquantaine d’Entreprises nationales et internationales du Secteur Privé et Publiques sont réunies du 25 au 26 septembre 2019 à Abidjan (Côte d’Ivoire), afin de contribuer à l’utilisation de la Biomasse sur le continent africain.
Dans le cadre de la 3ème édition de la Conférence Internationale Biomasse Trade et BioEnergy Africa initiée par le Centre for Management Technology (CMT) et dont le site www.afriqueeconomie.net est l’un des Partenaires médias, ces Opérateurs économiques planchent entre autres, sur des thématiques : « PREMIER PROJET DE CENTRALE A BIOMASSE DE CACAO EN CÔTE D’IVOIRE; DÉVELOPPEMENT D’UN PORTEFEUILLE D’ÉNERGIES RENOUVELABLES EN AFRIQUE, CARTOGRAPHIE DES OPPORTUNITÉS POUR LA BIOÉNERGIE ; OPTIONS DE FINANCEMENT ET PROMOTION DE PROJETS BIOÉNERGÉTIQUES EN AFRIQUE ; RÉDUCTION DE LA PAUVRETÉ ÉNERGÉTIQUE AU GHANA RURAL, ÉLECTRICITÉ VERTE ET COMBUSTIBLES PRODUITS A PARTIR DE CACAO; LA POLITIQUE DE BIOÉNERGIE D’ECOWAS QUI FACILITE LE COMMERCE ET L’INVESTISSEMENT DANS LA BIOMASSE ; CARBURANT BIOMASSE DANS L’INDUSTRIE DU CIMENT ÉTHIOPIENNE ».
En effet, selon M. Yapi OGOU, Directeur Général de la Société des Énergies Nouvelles (SODEN), au niveau de la Côte d’Ivoire, un Projet sur la Biomasse est en cours dans la région de Divo (Sud-Ouest). Ce Projet qui sera la première centrale de la Biomasse en Côte d’Ivoire estimé à 275 millions d’euro sera faisable en décembre prochain grâce à une aide des États-Unis et de l’appui du Gouvernement ivoirien et permettra la création de 911 emplois. Des Projets similaires en Côte d’Ivoire, dans le domaine du Solaire sont également envisagés par d’autres Entreprises tel que le Groupe EDF, par son Projet BIOVEA.
En ce qui concerne le Ghana, 64% du pays est connecté au réseau électrique mais les ressources de la Biomasse sont peu utilisées pourtant 74% des principales sources d’Énergies proviennent des résidus, selon le Professeur Jo DARKWA, Professeur de Technologies de stockage d’Énergie, à la Faculté de Génie de l’université de Nottingham. Pour lui, il faudrait impliquer les communautés à l’accès universel à l’électricité par le canal de la Biomasse, qui sera génératrice d’emplois.
Exposant sur la thématique sur : « LES OPTIONS DE FINANCEMENT ET PROMOTION DE PROJETS BIOÉNERGÉTIQUES EN AFRIQUE », M. Christian de GROMARD, Expert en Énergie à l’Agence Française de Développement (AFD) et Mlle Christel Bourbon-SECLET, Chef-Adjoint au service Énergie et Infrastructure de l’AFD, ont expliqué qu’avec une cible estimée à 800 millions d’utilisateurs de la Biomasse, des contraintes retardent l’utilisation à cette Énergie sur le continent africain notamment, la production de la ressource, l’organisation de la logistique, l’aménagement du système. Pour eux, les enjeux sont énormes pour l’accès au financement et la promotion de Projets Bioénergétiques entre autres, concevoir des mix plus diversifiés, mobiliser un cadre pour le Secteur Public-Privé. « Des investisseurs internationaux sont sceptiques à financer des Projets sur la Biomasse en Afrique », a révélé Mlle Christel Bourbon-SECLET de l’AFD.
Pour le Responsable de Programme Énergie Renouvelable à l’ECOWAS, M. Bah SAHO, il faudrait une politique régionale et surtout promouvoir un secteur de la Bioénergie régionale pour les populations avant de penser à une importation de cette Énergie. Félicitant le Secteur Privé qui joue un rôle très important dans la promotion de cette Énergie et invitant une implication de tous les acteurs.
Cette Conférence Internationale qui se tient sur deux jours à Abidjan (Côte d’Ivoire), enregistre la participation de plusieurs pays comme l’Égypte, le Kenya, le Nigeria, la Zambie, l’Éthiopie, l’Afrique du Sud, l’Inde, la France, etc.
Notons que dans le domaine de l’Énergie, la Biomasse est la matière organique d’origine végétale (micro algues incluses), animale, bactérienne ou fongique (champignons), utilisable comme source d’énergie. L’énergie peut être extraite par combustion directe (exemple du bois), ou par combustion après un processus de transformation de la matière première, par exemple la méthanisation (biogaz, ou sa version épurée le bio méthane) ou d’autres transformations chimiques (dont la pyrolyse, la carbonisation hydrothermale et les méthodes de production de biocarburants ou « agro carburants »). On parle alors de Bioénergie. Cette énergie intéresse à nouveau les pays riches confrontés au changement climatique et à la perspective d’une crise des ressources en hydrocarbures fossiles ou uranium. Elle répond à des enjeux et objectifs de développement durable et potentiellement d’économie circulaire ; substituer la biomasse aux énergies fossiles contribue en effet à réduire (pour ce qui est du bilan global) les émissions de gaz à effet de serre, voire à restaurer certains puits de carbone (semi-naturels dans le cas des boisements et haies exploités). En 2014 selon l’Agence Internationale de l’Énergie la biomasse pouvait fournir 90,2 GW d’énergie (10 % environ de l’énergie primaire consommée dans le monde) et elle fournissait 370 TWh d’électricité (en 2012, soit environ 1,5 % de toute l’électricité) et 4 % environ des carburants routiers. Des filières industrielles nouvelles se développent rapidement (agro carburants, granulés de bois, méthanisation industrielle), générant des tensions sur certaines ressources, avec de nouveaux risques de surexploitation de la ressource et/ou de substitution de cultures vivrières par des cultures énergétiques. En France, une stratégie nationale de mobilisation de la biomasse publiée le 26 février 2018 vise à augmenter la quantité de Biomasse collectée, en générant le moins d’effets collatéraux négatifs possibles sur la biodiversité, les paysages et d’autres filières dépendantes de la même ressource. Trois modes de valorisations de la Biomasse peuvent coexister, notamment, thermique, chimique et biochimique.
Rappelons que les deux premières éditions de la Biomass Trade and BioEnergy Africa initiée par le Centre for Management Technology (CMT) ont été organisées en Afrique du Sud. La Côte d’Ivoire est donc le premier pays de l’Afrique de l’Ouest à accueillir cette Conférence Internationale sur la Biomasse.
Nadège Koffi