En Côte d’Ivoire, les tarifs des transactions par Mobile Money connaissent une hausse de 7,2 % depuis le lundi 25 février 2019.
Ce sont les opérateurs de Mobile Money eux-mêmes (Orange, MTN et Moov) qui ont donné l’information à travers des sms envoyés à leurs clients.
En effet, la décision intervient près de deux mois après l’entrée en vigueur de la disposition de l’annexe fiscale 2019, taxant leur chiffre d’affaires à hauteur de 7,2 %, qui s’appliquait aux opérateurs depuis le 1er janvier 2019.
De leur côté, les autorités compétentes ont dénoncé la répercussion de la taxe sur les consommateurs.
« L’article 14 de l’annexe fiscale 2019 n’institue aucune taxe nouvelle sur les transferts d’argent à la charge des consommateurs. En effet, ces taxes, qui existaient déjà dans le dispositif fiscal, sont exclusivement à la charge des entreprises de transfert d’argent par téléphone mobile et non de l’usager » avait ainsi déclaré le Directeur Général des Impôts (DGI), Ouattara Sié Abou.
Le DG des Impôts de Côte d’Ivoire avait également affirmé que la répercussion de la taxe sur les usagers était illégale et constituait « un détournement de la lettre et de l’esprit de la loi fiscale ».
Une déclaration apparemment sans effet sur les opérateurs de Mobile money.
« Ces nouvelles taxes, d’un montant cumulé de 7,2 % sur le montant des commissions payées, sont exigibles depuis le 1er janvier 2019, aux entreprises émettrices de monnaie électronique », expliquait l’Union Nationale des Entreprises de Télécommunication (UNETEL), dans un communiqué.
Notons que les transactions financières quotidiennes via Mobile Money représentent un volume de plus de 17 milliards FCFA, soit 25,9 millions d’euros, en Côte d’Ivoire et se sont plus de 10 millions d’ivoiriens qui disposent d’un compte mobile money, soit 40 % d’une population ivoirienne estimée autour de 25 millions d’individus.
Si le Mobile Money était consacré au départ aux transferts d’argent, son utilisation a évolué et sert également pour le paiement de factures (eau, électricité, des frais d’inscription dans les écoles et aux concours de l’administration, le e-commerce, etc).
Nadège Koffi