En marge de la 1ère édition du Forum sur l’efficacité énergétique organisé par AOB Group, l’Agence Marocaine pour l’Efficacité Énergétique (AMEE) et la Confédération Générale des Entreprises de Côte d’Ivoire (CGECI) le mardi 27 novembre 2018, des opérateurs économiques venus d’Afrique, d’Europe, et des Etats Unis ont pu explorer les opportunités liées à la maîtrise de l’énergie pour la mise en œuvre d’actions d’amélioration de la performance énergétique dans les Entreprises ivoiriennes afin d’envisager des investissements en Côte d’Ivoire.
Au cours de ce Forum International qui a vu la participation de plusieurs entreprises dans ce secteur d’activité qu’est l’Energie, nous avons pu échanger avec un opérateur économique marocain, en la personne de M. Badr IDRISSI, Chef de Département Commercial de l’entreprise Energie GM Maroc, une entreprise installée dans plusieurs continents.
Dans cette interview accordée au site www.afriqueeconomie.net, M. IDRISSI, nous donne sa conception de l’Efficacité Énergétique, qui pour lui, préconise aux Entreprises et Gouvernements à plutôt investir dans les énergies fossiles que les énergies renouvelables qui ne sont pas rentables pour tout investisseur et donne surtout le motif de sa participation à ce Forum, qui n’est autre que l’installation prochaine de sa structure en Côte d’Ivoire qui possède d’énormes potentialités dans le secteur des énergies fossiles.
A.E : Quel est le motif de votre présence à ce Forum ?
Je suis ici en Côte d’Ivoire pour la première fois, pour participer à ce Forum qui entre dans le domaine d’activité de l’Energie. Nous participons généralement à toute activité qui cadre dans ce domaine, dans n’importe quel pays. Cela nous permet de discuter avec des industriels, de nos produits et services.
A.E : Pouvez-vous nous donner votre définition de l’Efficacité Énergétique et nous donner les enjeux pour le continent africain ?
Concernant l’Efficacité Énergétique, il y a deux choses. Il y a l’efficacité énergétique et il y a ce qu’on appelle les énergies renouvelables. Pour moi, l’efficacité énergétique doit être une sensibilisation aux populations. De façon concrète, c’est de dire aux populations l’attitude à tenir pour utiliser cette énergie. Un exemple : « éteindre la lumière, allumer la lumière à des endroits qui ne sont pas forcément adéquats », ce sont des gestes qui ne contribuent pas à l’efficacité énergétique, car nous diminuons la facture énergétique. Concernant les énergies renouvelables, ce sont les stratégies que les pays et gouvernements doivent prendre. Et chaque gouvernement a ses propres stratégies énergétiques. Si on veut prendre l’exemple du Maroc mon pays ou de la Côte d’Ivoire, il y a beaucoup de soleil, mais le coût énergétique des énergies renouvelables est plus chère par rapport aux énergies fossiles. Or, investir dans les énergies renouvelables sera une perte. Les technologies qu’on utilise maintenant, je ne crois pas qu’elles seront utilisées dans 10 ans. Cela veut dire qu’il y aura une évolution. Un exemple qui est très palpable. On avait au départ les lampes à huile, après les lampes à gaz et ensuite les lampes à LED. Ce sont des technologies qui ont vite évolués et une personne qui veut investir dans ce secteur de l’énergie renouvelable doit bien analyser l’évolution technologique, car elle risque d’être perdante. Quand cette personne va commencer à récolter le fruit de son investissement, on sera déjà passé à une autre technologie et la personne aura perdu.
A.E : Nous savons que les sources non-renouvelables sont les énergies fossiles comme le pétrole, le charbon et le gaz dont les gisements limités peuvent être épuisés et les sources renouvelables sont l’énergie solaire, éolienne, hydraulique, géothermique, marine et la biomasse. En tant qu’opérateur économique dans ce secteur d’activité, quelles sont les solutions que vous préconisez à l’ensemble du continent africain ?
En réalité, l’efficacité énergétique cela doit être éduquée, c’est bien, surtout pour diminuer la facture énergétique. Maintenant, comme stratégie, d’ici 15 à 20 ans, je ne pense pas qu’il faudrait investir maintenant dans les énergies renouvelables, parce ce que maintenant c’est chère. Le coût du wattheure est trop cher par rapport au coût du wattheure des énergies fossiles, c’est pour cela il faudrait plutôt investir dans les énergies fossiles. En plus nous ne sommes pas des pays très riches et on souffre avec ces stratégies qu’on a prises maintenant d’investir dans les énergies renouvelables car on ne peut pas arriver à le vendre aux citoyens car elles coûtent très chères. Je suis perdant dans les deux sens ; en investissement et en vendant. Nous devons arriver à faire des conventions pour arriver à rentabiliser dans le secteur de l’énergie renouvelables. Peut-être d’ici 20 ans on pourra faire ce type d’investissement.
A.E : Pouvez-vous de façon succincte, nous présenter votre entreprise et vos projets à court termes ?
Notre entreprise dénommée Energie GM Maroc est une entreprise qui importe, traite et vend des combustibles solides comme le charbon, le pétrole et que les industries utilisent maintenant, ce qui pourrait leur faire gagner. GME distribue des matières premières énergétiques depuis 1922, gérant aujourd’hui la logistique de plus de 4 millions de tonnes de matières premières énergétiques. Répondre aux nécessités de nos clients nous a convertis en leaders indiscutables de la distribution de combustibles solides en Espagne où notre siège y est installé, au Portugal et au Maroc, et disposer d’une solide présence Internationale. Nos clients recherchent d’abord l’efficacité, aussi nos efforts sont dirigés vers l’étude et la mise en service de nouvelles usines et dans l’optimisation de nouveaux produits, comme le petcoke micronisé ou la biomasse traitée pour optimiser les performances dans les chaudières de nos clients. À cette fin, nous disposons d’un réseau d’infrastructures d’une capacité de stockage de 460.000 tonnes situées stratégiquement dans des zones portuaires, et nous travaillons en coordination de manière directe avec nos associés dans tout le monde. De nos recherches, nous nous sommes rendu compte que la Côte d’Ivoire n’utilise pas encore le petcoke micronisé au niveau des secteurs du Transport, de l’Industrie, et du Bâtiment.
Le petcoke micronisé n’est autre que le coke produit à partir de charbon, qui est un coproduit des raffineries de pétrole. Il est produit par un procédé d’amélioration des coupes très lourdes de pétrole (en général les résidus de la distillation sous vide), la cokéfaction, qui permet d’en extraire des hydrocarbures légers. Le coke tend à produire moins de cendres car il présente une teneur en soufre plus élevée. Il contient moins de volatils, pour cette raison la température de combustion est supérieure et les émissions d’oxydes d’azote sont donc supérieures, mais les risques d’accidents sont moindres. Le pouvoir calorifique du coke de pétrole est supérieur. La production mondiale est de 127 millions de tonnes (dont 90 de qualité « combustible ») en 2014. Les Etats-Unis restent de loin le principal producteur mais la production augmente en Chine et ailleurs. Nous envisageons bientôt nous installer en Côte d’Ivoire et c’est surtout dans cet objectif que j’ai tenu à participer à ce Forum qui me permettra d’avoir les informations au niveau administratif, fiscale, logistique et également tisser des partenariats avec des coopératives. Tous ces éléments sont à cerner avant de faire notre installation en Côte d’Ivoire.
A.E : Votre mot de fin
Je souhaite à la Côte d’Ivoire une bonne continuation dans le développement économique. Je souhaite aussi une bonne utilisation de l’efficacité énergétique à la Côte d’Ivoire afin de prendre les bonnes décisions et stratégies énergétiques pour aujourd’hui et dans le futur et également je remercie votre site www.afriqueeconomie.net qui nous a donné l’opportunité de présenter notre entreprise qui entend s’installer dans plusieurs pays du continent africain afin de contribuer au développement durable de l’industrie, en offrant des solutions énergétiques novatrices, de qualité et respectueuses de l’environnement à travers un service efficient, sûr et professionnel.
Interview réalisée par Nadège Koffi