Le Rwanda, surnommé le « pays des mille collines », est un pays d’Afrique de l’Est, sur une superficie de 26.338 km2, avec une population de plus de 11,92 millions, selon le recensement fait par la Banque Mondiale de 2016.
Pays qui partage ses frontières avec, au nord, l’Ouganda, à l’est, la Tanzanie, au sud, le Burundi, et à l’ouest, la République démocratique du Congo, le Rwanda a pour capitale Kigali.
L’histoire du pays est marquée par le génocide des Tutsis perpétré entre avril et juillet 1994.
CLANS TUTSI ET HUTU
Cette guerre fratricide qu’a connue « le pays des mille collines », a marqué l’histoire du monde entier.
Traditionnellement, la population rwandaise était structurée en une vingtaine de clans composés d’éleveurs, avec pour identité les TUTSI, les HUTU, quant à eux étaient des agriculteurs et enfin les TWA, ceux d’artisans.
Le clan était la référence identitaire de chaque Rwandais. Chaque clan avait un chef, le Mwami issu d’un lignage patriarcal, qui était Hutu ou Tutsi. Un des clans, dirigé par un lignage Tutsi, dominait le Rwanda et son Mwami était considéré comme le roi du Rwanda. Les populations parlaient la même langue, le kinyarwanda, partageaient la même religion, pouvaient parfois se marier entre elles et pouvaient passer par une faveur du Mwami d’une caste à l’autre. Ce système parfois qualifié de féodal, était basé sur la possession de troupeaux ou de terres. Cette structure était concrétisée par un chef du bétail et un chef des terres. Elle comportait aussi un chef militaire.
L’HISTOIRE DE LA GUERRE DU RWANDA
Vers la fin du 19ème siècle, le Mwami Kigeli IV RWABUGIRI, décède en 1895. En 1885, la Conférence de Berlin attribue le Rwanda à l’empire allemand, et les premiers européens à pénétrer au Rwanda, en 1892 et 1894, sont Oscar BAUMANN et Gustav Adolf von Götzen. À leur arrivée, les colonisateurs allemands, puis belges cherchèrent à comprendre cette société complexe qui ne correspondait pas aux critères européens. Ils classèrent les populations en fonction de leurs activités, de leur physique, etc. Ils furent très impressionnés par la monarchie rwandaise, et considérèrent cette catégorie, les Tutsi, comme une « race » supérieure, assimilant aussi tous les Tutsi à ceux de la cour royale. Selon les colonisateurs, les Tutsi sont plus grands, plus clairs de peau, plus beaux, plus semblables aux européens en somme, ce qui les rendrait plus aptes à diriger.
Les colons vont donc s’appuyer sur les Tutsi pour mettre en place leur administration coloniale, ne respectant pas les Mwami des clans dirigés par des Hutu. L’ancienne distinction entre Hutu et Tutsi s’exacerba et devint plus intolérable pour les Hutu, inférieurs dans la société coloniale. L’accès aux avantages, à l’enseignement, aux postes administratifs fut réservé prioritairement aux Tutsi. Les termes de « Hutu » (roturier) et de « Tutsi » (noblesse) furent alors considérés comme référence identitaire essentielle par les Rwandais, et entraînèrent une différenciation antagonique de la société entre ces deux groupes. Le terme « ethnie » n’ayant pas d’équivalent dans la langue rwandaise, l’administration coloniale utilisa à sa place le terme « ubwoko », qui désigne le clan.
Ainsi s’installa une légende sans réel fondement née là où s’arrêtait la mémoire orale de la culture rwandaise et sans qu’aucune recherche archéologique ou linguistique soit venue l’étayer.
En novembre 1959 éclate une guerre civile qui entraîne le départ en exil de 300 000 Tutsi. La majorité Hutu prend le pouvoir, avec le soutien des autorités coloniales et de l’Église catholique.
La première république est proclamée le 28 janvier 1961 et Grégoire KAYIBANDA, un Hutu, accède à la présidence de la République le 26 octobre 1961. L’ONU fixe au 1er juillet 1962, la date d’indépendance du Rwanda. La passation des pouvoirs et l’évacuation des troupes belges ont lieu le 1er août 1962. Le nouveau régime affronte des attaques des exilés Tutsi, qui sont le prétexte de violentes répressions sur les Tutsi de l’intérieur, notamment en décembre 1963 où plusieurs milliers de Tutsi sont massacrés.
Pour maintenir l’unité politique, Grégoire KAYIBANDA instrumentalise les massacres de masse dont furent victimes les Hutu du Burundi en 1972, il justifie la crainte d’une menace des Tutsi rwandais. Les Tutsi, élèves et professeurs, sont systématiquement expulsés de l’enseignement, quelques-uns massacrés dans les établissements scolaires. Ces événements provoquent une nouvelle vague d’exode des Tutsi. Exploitant ces événements, Juvénal HABYARIAMANAN renverse Grégoire KAYIBANDA, en juillet 1973, puis fonde un parti en 1975, le Mouvement Révolutionnaire National pour le Développement (MRND). La même année, le président français Giscard d’Estaing signe un Accord particulier d’Assistance Militaire avec le gouvernement rwandais. Entre 1987 et 1994, des livraisons régulières d’équipement militaire vers le Rwanda seront effectuées par la France. En 1978, HABYARIMANA change la Constitution et fait adopter un régime à parti unique, le MRND, dont tous les Rwandais sont membres d’office.
Les exilés Tutsis s’organisent en Ouganda et créent le Front Patriotique Rwandais (FPR) en 1987. Le 1er octobre 1990, venant de l’Ouganda, le FPR entre en force au nord du Rwanda, déclenchant ainsi la guerre civile rwandaise. La France dès le 4 octobre 1990, le Zaïre et la Belgique interviennent brièvement pour aider à évacuer des occidentaux. 8.000.000 à 10.000 Tutsi sont emprisonnés en octobre 1990.
En désaccord avec cette politique, la Belgique rapatrie alors ses troupes du Rwanda. Le soutien militaire français est maintenu sous la dénomination opération Noroît jusqu’à la mise en place des troupes de l’ONU (MINUAR commandée par le général Dallaire) en décembre 1993. Le ministre de la coopération Robert GALLEY témoignera que l’armée française a bien été utilisée afin de stopper l’avancée du FPR. Le nombre officiel de militaires français participant à Noroît atteindra 688 personnes. Le 15 octobre 1990, l’ambassadeur de France au Rwanda, Georges MARTRES, adresse un télégramme au chef d’état-major particulier du président Mitterrand, dans lequel il mentionne le risque d’un génocide contre les Tutsi. Malgré cet avertissement, le gouvernement français va continuer d’aider le régime d’HABYARIMANA. Divers groupes tutsi sont exécutés par des « extrémistes » hutu. L’armée rwandaise massacre 1 000 Bahimas, apparentés aux Tutsi, dans la localité de Mutara, et environ un millier de Bagogwe, apparentés aux Tutsi, dans le nord-ouest du Rwanda, dont 348 Tutsi dans la région de Kibilira. Depuis ses bases arrières établies en Ouganda et avec l’appui en matériel détourné de l’armée ougandaise, le FPR établira progressivement une tête de pont au nord du Rwanda où des combats se poursuivront jusqu’en 1994. Ceux-ci sont la cause d’importants déplacements vers la capitale de la population hutu qui fuit les combats et des exactions attribuées au FPR dans la zone toujours plus vaste qu’il occupe dans le nord du pays.
À la suite du discours de François Mitterrand, Juvénal HABYARIMANA fait changer la Constitution en 1991 pour revenir au multipartisme. Sous la pression de la communauté internationale, les accords successifs d’Arusha, négociés en Tanzanie avec le FPR et clôturés en août 1993, prévoient, après un cessez-le-feu, l’organisation du retour des exilés Tutsi et l’intégration politique et militaire des différentes composantes internes et externes de la nation rwandaise. La Mission de Paix de l’ONU(MINUAR) sera mise en place en décembre 1993 pour aider à la concrétisation de ces accords. Parallèlement l’entourage du président HABYARIMANA et de son épouse Agathe, qui contrôle aussi l’armée et l’économie du pays, créent en 1992 la Coalition pour la Défense de la République (CDR), les milices Interahamwe et la Radiotélévision Libre des Mille Collines (RTLM) qui seront les principaux organes du génocide de 1994 et s’auto-qualifieront de « Hutu Power ». Les médias gouvernementaux rwandais joueront un rôle significatif de propagande anti-Tutsi avant et durant le génocide. Ainsi, la RTLM appelle au meurtre des Tutsi dès 1992. L’ambassadeur belge Johan SWINNEN a rapporté à Bruxelles que la RTLM diffuse ces appels à l’extermination des Tutsi. Le journal rwandais Kangura, un autre organe des « médias de la haine », publie le 10 décembre 1990 les « Dix commandements du Hutu », texte raciste qui appelle à la haine anti-Tutsi. Au cours de la période 1990-1993, des assassinats politiques, les massacres de certaines populations Tutsi, par les forces gouvernementales seront considérés par une commission d’enquête internationale conduite en 1993 comme des prémices d’un génocide.
Le soir du 6 avril 1994, les présidents rwandais et burundais, le chef d’état-major rwandais et une dizaine d’autres personnalités, meurent, avec l’équipage de trois Français, dans un attentat visant l’avion présidentiel rwandais. Dès le lendemain, la première ministre, Agathe UWILINGIYIMANA, et d’autres personnalités politiques Hutu démocrates sont assassinés. Dix militaires belges de la Mission des Nations Unies (MINUAR), qui étaient chargés de la protection de Madame UWILINGIMANA et qui ont été arrêtés par la garde présidentielle, sont peu après assassinés. Simultanément débute le génocide des Tutsi dans plusieurs provinces du pays. La mort du président HABYARIMANA est donc considérée comme le fait initial du génocide rwandais. Le gouvernement intérimaire rwandais, constitué quelques jours plus tard sous l’égide de l’Ambassade de France à Kigali, conduit le génocide à l’intérieur du pays et la guerre contre l’armée du FPR, Front Patriotique rwandais constitué essentiellement par des exilés Tutsi. Des Rwandais sont aussi victimes de cette guerre civile entre les FAR gouvernementales et l’APR. Enfin, des Hutu, exécutés sans jugement comme génocidaires, et parfois leurs familles, sont victimes de représailles de soldats du FPR.
Le gouvernement intérimaire est dirigé par le premier ministre Jean KAMBANDA, qui plaida coupable devant le Tribunal Pénal International (TPI) pour le Rwanda et fut condamné en 1998 à la prison à vie pour crime de génocide, entente en vue de commettre le génocide et crime contre l’humanité. Le « cerveau » du génocide, selon le procureur de la TPI pour le Rwanda et de nombreux observateurs, serait le colonel Théoneste BAGOSORA, condamné à 35 ans de prison en 2011, membre de l’Akazu, « petite maison » en Kinyarwanda gravitant autour de la famille Habyarimana, désignant ainsi le noyau dur qui, selon de nombreux témoins Rwandais, ont inspiré ce génocide. Au moins 800.000 Tutsi et Hutu démocrates ont été massacrés selon l’ONU, plus d’un million selon les autorités rwandaises et plus encore selon certains auteurs, qui font remarquer que la déclaration d’état-civil à la naissance n’était pas obligatoire au Rwanda.
Le 4 juillet 1994, le FPR prend la capitale, Kigali et le 19 juillet 1994, un gouvernement est constitué sur la base des accords d’Arusha. Une période de transition politique est décrétée. Le Pasteur BIZIMUNGU devient président de la République. Mais l’homme fort du Rwanda est le général major Paul KAGAME, vice-président et ministre de la défense, cofondateur du FPR, ancien exilé tutsi en Ouganda et actuel président du Rwanda.
Le Tribunal Pénal International (TPI) pour le Rwanda est constitué par l’ONU fin 1994. En Belgique, les tribunaux, se fondant sur la loi dite « de compétence universelle », ont également ouvert des dossiers contre des génocidaires.
En 1996, pour venir à bout des génocidaires repliés au Zaïre, le Rwanda, allié à l’Ouganda et aux rebelles de l’est du Zaïre, envahit le Zaïre et aide le front rebelle dirigé par Laurent Désiré Kabila, qui renverse en mai 1997 le président du Zaïre Mobutu Sese Seko.
Pasteur BIZIMUNGU, démissionne en 2000 et Paul KAGAME est élu président de la République par l’Assemblée nationale.
Le Rwanda doit faire face à un besoin de justice qui engorge les tribunaux et amène à la réhabilitation de la justice traditionnelle, Gacaca.
Par ailleurs, la marche du pays vers la démocratie est difficile. En 2002, l’ancien président de la République Pasteur BIZIMUNGU, est arrêté et mis en prison. Le Mouvement Démocratique Républicain (MDR) est dissous par les députés. La loi n°33 bis/2003 a été édictée le 06/09/2003 et réprime le crime de génocide, les crimes contre l’humanité et les crimes de guerre. Cependant, cette loi ne se limite pas à réprimer les actes de négations du génocide mais est également utilisée pour juguler les esprits critiques, contrôler la presse ou l’opposition. En particulier, les termes de cette loi relatifs au délit de « sectarisme » ou « divisionnisme » sont trop flous, ce qui permet de poursuivre plusieurs opposants au régime en les accusant de vouloir recréer une division entre Hutu et Tutsi, alors que toute distinction entre ces deux catégories de population est désormais interdite dans les domaines civiques ou politiques.
Ce génocide fut l’un des quatre génocides du XX ème siècle reconnus par les institutions internationales.
AMÉLIORATION PROGRESSIVE VERS LA NORMALITÉ
La constitution adoptée par référendum le 26 mai 2003, une élection présidentielle se déroule le 25 août 2003, où Paul KAGAME, est élu président de la République. Le pays organise ses élections législatives le 2 octobre 2003. Les députés favorables à Paul KAGAME obtiennent la majorité des sièges. 49 % des députés sont des femmes, ainsi qu’une très forte proportion de sénateurs et de ministres, ce qui fait du Rwanda le pays dont la participation des femmes au pouvoir politique est la plus forte au monde.
Le Rwanda commence dès lors à mener des actions et prendre part aux décisions au sein de sa zone géographique. Le Gouvernement rwandais envoie des casques bleus rwandais au Darfour ; un rwandais occupe des responsabilités au sein de l’Union africaine. Le Rwanda essaie d’intéresser d’autres nations au règlement du problème que posent les Forces démocratiques de libération du Rwanda en République démocratique du Congo.
Le ministre de l’Économie du Rwanda, Donald KABERUKA, devient Président de la Banque Africaine de Développement (BAD) en 2005. Le Rwanda fait partie des pays qui bénéficient d’une importante remise de dette en juillet 2005 par le G8. Le Rwanda bénéficie d’un courant favorable au sein de la diplomatie internationale qui est dû au constat d’une bonne gouvernance de l’État rwandais : l’argent des bailleurs de fonds est utilisé de façon optimale au profit des programmes concernés; lutte ouverte contre les détournements de fonds et biens publics et contre la corruption.
Les Gacaca entrent dans leur phase opérationnelle en janvier 2005. Petit à petit, des Rwandais se rendent compte qu’ils doivent craindre cette justice populaire réorganisée et 6.000 d’entre eux s’enfuient au Burundi d’où ils sont renvoyés au Rwanda, en ayant vainement tenté d’apitoyer la communauté internationale et les ONG sur leur sort.
Fin novembre 2006, le juge français anti-terroriste Jean-Louis BRUGUIERE lance des mandats d’arrêt internationaux contre neuf proches du président KAGAME, qu’il soupçonne d’être impliqué dans la destruction de l’avion présidentiel en 1994. Ce juge étant chargé du dossier concernant la mort de l’équipage français qui pilotait l’appareil. En riposte, le gouvernement rwandais rompt ses relations diplomatiques avec la France, expulse Dominique DECHERF, l’ambassadeur de France à Kigali, ainsi que l’ensemble du personnel diplomatique et 25.000 personnes manifestent contre le gouvernement français dans la capitale africaine.
Le 6 avril 2007 l’ancien président de la République Pasteur BIZIMUNGU est gracié par Paul KAGAME et sort de prison. Le 29 novembre 2009, à la suite d’une rencontre à Kigali entre le Secrétaire Général de la présidence française, Claude GUEANT, et Paul KAGAME, les deux pays décident de renouer les relations diplomatiques rompues depuis trois ans.
Cet évènement fait suite à une amélioration progressive de la situation, avec une accélération depuis la mi-novembre 2009, lorsque deux juges français s’étaient rendus au Rwanda pour enquêter sur le cas de personnes soupçonnées d’être responsables du génocide réfugiés en France (Wenceslas MUNYESYAKA et de Laurent BUCYBARUTA), mais aussi du cas de la veuve de l’ancien président, Agathe HABYARIMANA.
Ce renouement des relations entre la France et le Rwanda intervient quelques heures seulement après l’accession du Rwanda au Commonwealth, alors que, depuis la tutelle belge, le Rwanda appartenait aux nations francophones.
En 2010, Paul KAGAME est réélu président de la République. En octobre 2015, il fait adopter par l’Assemblée Nationale, une révision de la constitution, approuvée deux mois après par référendum. Cette révision lui permet d’effectuer plus de deux mandats présidentiels. Il est réélu à cette fonction en 2017. Sous la présidence KAGAME, le Rwanda connaît un essor économique remarqué.
BOOM ECONOMIQUE
Pays le plus densément peuplé d’Afrique continentale, avec 430 habitants par km2 de terres arables, le Rwanda fait partie de l’Afrique des grands lacs. Appelé le Pays des mille collines, le Rwanda est bordé au nord par une chaîne de volcans élevés (3500 à 4 500 mètres), à l’est par les marais de l’Akagera, au sud-est par les marais du Bugesera, au sud-ouest par le massif forestier de Nyungwe, où se trouve la source du Nil, et à l’ouest par l’immense lac Kivu. La capitale, Kigali, est à 1 400 mètres d’altitude et une grande partie du pays est au-dessus de ce niveau. Bien qu’étant situé juste sous l’équateur, du fait de l’altitude, le Rwanda a un climat très agréable et des températures moyennes de 18 à 20 degrés, parfois moins dans certaines régions montagneuses. Le pays ne manque ni de pluies, ni d’eau. Les forêts d’altitude (en diminution) maintiennent des réserves d’eau qui alimentent les rivières dans les périodes plus sèches (juin-août). Il arrive malgré tout qu’il y ait certaines années des périodes de sécheresse.
Le Rwanda est divisé en quatre provinces (Sud, Ouest, Nord et l’Est) et la ville de Kigali, capitale, est composée de 3 districts.
Ces provinces sont subdivisées en 30 districts et ces derniers en 416 secteurs.
Dans ce pays densément peuplé et dont les 4/5ème de la population vivent de l’Agriculture. En 2014, alors que 3/5 habitants ont moins de 25 ans et que l’âge moyen de la population est de 19 ans, il ne reste pratiquement plus aucune terre en friche. Avec ce taux de natalité qui demeure élevé, les Nations Unies prévoient qu’en l’absence d’une hausse significative de l’émigration, la densité devrait doubler d’ici à 2050.
L’économie du Rwanda peut être petite et surtout agricole (40 % du PIB, 87 % de l’activité nationale) mais récemment, avec la stabilité politique, son PIB a augmenté de 9,9% et l’inflation a baissé de 3,2% et la dépréciation de la devise a été seulement de 6,5% par an. Le contrôle des devises étrangères a été libéralisé et le système bancaire est solide et prospère. La croissance économique durable du pays est de 8% en moyenne depuis 2000, un des taux les plus élevés du continent, couplée à une diminution significative de la pauvreté, réduite de 57% à 39% entre 2005 et 2013, selon la Banque mondiale.
DOMAINE SANITAIRE
Bien qu’étant un des pays les plus pauvres du monde, 92 % de la population rwandaise dispose d’une assurance maladie publique, soit plus que dans la plupart des pays développés.
À l’instar de la plupart des pays d’Afrique Noire, la médecine rwandaise basée sur les plantes est toujours vivante, malgré l’intégration de la médecine occidentale.
DOMAINE DE L’EDUCATION
Entre 2000 et 2007, le gouvernement dépense 19 % de son budget pour l’éducation. En 2011, le taux d’alphabétisation de la population de 15 ans et plus est de 70,4 %1. Les femmes de 15 ans et plus sont alphabétisées à 64,7 % et les hommes à 76,3 %. La scolarité est obligatoire jusqu’à l’âge de 18 ans. Depuis 2000, les universités et les facultés universitaires se sont multipliées, principalement à Kigali; plusieurs appartiennent au secteur privé, en association avec des universités étrangères anglo-saxonnes. Depuis 2010, l’enseignement public est dispensé exclusivement en anglais. L’accès à l’éducation est passé de 7,5 à 96 %
Le kinyarwanda est la langue parlée par l’immense majorité de la population, en 2002, elle était la langue parlée par 99 % de la population.
Le français, ainsi que le kinyarwanda, étaient les langues officielles du Rwanda depuis la présence belge au début du XXe siècle. L’anglais est alors devenu langue officielle en 2003 à côté du kinyarwanda et du français.
En 2010, l’anglais est devenu la seule langue d’enseignement public, en remplacement du français, alors qu’en 2002, soit seulement 8 ans plus tôt, le français était la deuxième langue la plus parlée du pays après le kinyarwanda. En décembre 2014, les nouveaux billets de franc rwandais sont émis en anglais et en kinyarwanda, le français a disparu, signe que cette langue est en régression. Le Français est depuis 2016 de nouveau enseigné à partir de la 4ème année du primaire.
En février 2017, l’Assemblée Nationale vote une loi faisant du Swahili une langue nationale. Certains Rwandais avaient fui le génocide en s’exilant dans des pays parlant le swahili en Afrique de l’Est. À leur retour au pays, ils parlent le swahili. D’autre part, le Rwanda s’est allié politiquement, au sein de la Communauté d’Afrique de l’Est, avec des pays voisins qui ont le swahili comme langue officielle et le Rwanda s’est engagé envers la Communauté d’Afrique de l’Est à faire du swahili une langue officielle.
Le Néerlandais, qui fut l’une des langues administratives durant l’occupation belge entre 1919 et 1961 n’est plus parlé que par une centaine de Rwandais âgés de plus de 65 ans, qui sont généralement bilingues (souvent avec le français).
QUELQUES SECTEURS D’ACTIVITES DU BOOM
Le Rwanda est, depuis 2012, considéré comme un des bons élèves du continent africain, affichant une croissance économique de 8 %. L’inflation du Rwanda est de 5,5 % (2011).
- Les Finances
En décembre 2004, un euro valait 740 francs rwandais; en juillet 2014, un euro valait 994 francs rwandais, soit une érosion monétaire modeste par rapport à l’euro sur 11 ans. Il n’y a plus de change « au noir », le gouvernement a structuré la profession, après avoir emprisonné quelques récalcitrants. Un économiste dans une administration peut toucher 100.000 francs par mois, soit 135 euros. Un maître-assistant à l’université peut toucher environ 175.000 francs par mois, soit 235 euros. Les salaires de l’administration sont effectivement payés. À Kigali, un chauffeur pour une journée demande 5.000 francs, soit 6,76 euros. Une course en taxi individuel pour environ 5 km à Kigali revient à 2 000 francs, soit 2,70 euros, une coupe homme chez le coiffeur environ 700 francs, une heure d’Internet dans un cyber-centre coûte 500 francs, une brique d’un demi-litre de lait UHT 450 francs, une bouteille de 33 cl d’eau de source 250 francs, une brochette de chèvre-frites environ 600 francs (variable), une heure de parking au centre de Kigali 100 francs.
- Les matières premières
Le Rwanda dispose de quelques ressources minérales, telles que l’étain, le columbo-tantalite (minerai de niobium et tantale, souvent dit coltan), l’or, le tungstène et le béryl. Toutefois, hormis la question de l’eau courante qui manque à beaucoup, l’un des problèmes majeurs du Rwanda est celui de l’énergie. En 2005 moins de 4 % des Rwandais sont branchés au réseau d’électricité, et ce réseau est loin de couvrir les besoins de ses abonnés qui subissent de fréquentes et longues coupures. Les possibilités de développement local de la production d’énergie sont subordonnées à des accords avec les pays voisins, dans une région marquée par une grande instabilité politique qui plombe les projets possibles.
- Les Nouvelles Technologies de l’Information et de la Communication (NTIC)
Kigali est aujourd’hui une capitale totalement connectée à Internet avec un accès gratuit au Wi-Fi dans les espaces publics, dans les transports, dans les restaurants, les hôtels, etc. Chaque partie de Kigali est reliée à Internet grâce au réseau de 500 km de fibres optiques déployés sur l’ensemble de la ville. Le second résultat est le fait que les habitants de Kigali peuvent accéder à la totalité de leurs services municipaux sur Internet. Le Gouvernement intensifie ses actions, pour le bien-être des administrés de la capitale. En effet, toutes les procédures (impôts locaux, obtention d’un permis de construire, obtention d’un titre de propriété, obtention d’un extrait de naissance, etc) pour le bien-être des administrés peuvent être payées en ligne.
La plate-forme Kigali Permit System, par exemple, fonctionne particulièrement parfaitement et est très populaire.
Le programme Smart City Kigali, lancé en mai 2017, a permis de géo localiser 100 % des rues de la capitale.
La vision du président Paul KAGAME est que la transformation digitale doit être au cœur du développement d’une Afrique qui peut être leader sur de nombreux sujets comme la mobilité urbaine, la e-santé ou la connectivité. Le Rwanda s’est transformé grâce aux nouvelles technologies et Kigali est devenue elle-même une ville intelligente.
Depuis 2016, Kigali expérimente la livraison de médicaments de première nécessité vers les zones isolées par des drones civils, en partenariat étroit entre le Ministère de la santé du Rwanda, les hôpitaux publics du pays et une société de robotique américaine, ZIPLINE. Les premiers tests sont remarquables et la prochaine étape sera le passage à l’échelle de tout le territoire.
Grâce aux drones, des poches de sang peuvent être acheminées en quelques dizaines de minutes au lieu de quatre à cinq heures par la voie terrestre.
Par ailleurs, les populations n’ont plus besoin par exemple de se déplacer avec de l’argent liquide pour rembourser une échéance de prêt ; elles peuvent aujourd’hui effectuer leurs paiements et transferts d’argent directement depuis leurs téléphones portables, un gain majeur de coût et de temps très apprécié des entrepreneurs. Avec un effet positif sur l’inclusion financière: entre 2012 et 2016, le pourcentage d’adultes formellement bancarisés a bondi de 42% à 68%, en grande partie grâce au mobile banking, selon le rapport FinScope 2016.
La transformation numérique est donc au cœur de la modernisation du pays, portée par une population jeune, 60% des Rwandais ont moins de 25 ans et une pénétration exponentielle d’Internet et des téléphones portables. Toutefois, il faut noter qu’elle profite pour l’instant surtout aux habitants urbains et instruits. Si Kigali est aujourd’hui 100% connectée à la fibre optique, ce n’est pas le cas du reste du pays.
Au-delà de ces reconnaissances internationales, le Rwanda a réussi le difficile pari de la réconciliation nationale alors qu’il fut victime d’un génocide qui frappe encore chaque famille. De plus, les Rwandais bénéficient, outre d’une sécurité sociale, d’un congé de maternité payé, d’infrastructures médicales modernes, d’une lutte anti-corruption en constante progression, d’une sécurité absolue dans tout le pays, d’une propreté supérieure à la plupart des villes européennes, d’un réseau routier à plus de 90 % asphalté et entretenu, d’un réseau Internet 4G et de la fibre optique, etc.
- Le BTP
Le secteur du bâtiment se porte bien. Kigali est passé en vingt ans de quelques dizaines de milliers d’habitants à près d’un million. Le gouvernement a une perspective globale qualifiée sous le nom de « Vision 2020 ». Ce projet directeur table sur une croissance de 7 %, un développement du secteur privé, une modernisation de l’agriculture et veut faire du Rwanda un centre régional de services pour l’Afrique des grands lacs.
Le gouvernement rwandais s’est rapproché des initiateurs du projet du NEPAD et partage leur vision.
- Les Infrastructures
Le Rwanda est maintenant un des pays les plus sûrs et les plus stables de cette partie de l’Afrique. Les routes sont goudronnées, le paysage est soigné, et le gouvernement a lancé une campagne ambitieuse pour préserver le peu de forêts subsistant au Rwanda. En 2008, avant la réélection du Président Paul KAGAME, des centaines de milliers d’hectares appartenant à de riches propriétaires terriens dans la province Orientale du pays ont été redistribués sans ménagement aux citoyens.
- L’Agriculture
Grâce à sa paysannerie dynamique, le Rwanda est le sixième au palmarès des producteurs africains de thé au début de la décennie 2010, dominé par le Kenya.
- Réformes engagées
Depuis 2001, le Rwanda a réformé de manière constante ses lois commerciales et ses institutions. En 2008, le Rwanda a introduit une nouvelle loi sur les sociétés qui simplifie la création des entreprises et renforce les protections des actionnaires minoritaires. Les entrepreneurs peuvent maintenant créer une entreprise en 2 procédures et 3 jours. Les transactions entre parties font l’objet d’exigences d’approbation et de divulgation plus strictes. Les dispositions juridiques régissant la responsabilité des dirigeants d’entreprise dans le cas de transactions préjudiciables entre les parties intéressées ont également été renforcées. Le Rwanda a amélioré ses réglementations pour faciliter l’accès au crédit par l’adoption de deux nouvelles lois. La nouvelle loi relative aux sûretés mobilières facilite les prêts garantis en permettant à une gamme plus large d’actifs d’être utilisés comme garantie bancaire. La loi permet également une entente extra-judiciaire de sûretés mobilières aux créanciers nantis et leur donne une priorité absolue dans le cadre de la faillite. L’adoption de la nouvelle loi sur l’insolvabilité au Rwanda a simplifié les procédures de réorganisation. Les réformes ont également inclus des mesures visant à accélérer le commerce transfrontalier et l’enregistrement des propriétés foncières. Les retards aux frontières ont été réduits grâce à des heures d’ouverture plus longues, et des exigences en matière de documentation plus simples. Les réformes ont retiré les goulots d’étranglement qui existaient au niveau du registre des propriétés et de l’Administration des recettes fiscales, en réduisant le temps exigé pour enregistrer une propriété de 255 jours.
Toutes ses réformes ont permis pour la première fois, à un pays d’Afrique subsaharienne, qu’est le Rwanda, de se classer deuxième en Afrique subsaharienne au classement Doing Business 2018 de la Banque mondiale, publié en octobre 2017.Un modèle économique pour le reste du continent.
Et qui peut se targuer, malgré des ressources naturelles limitées, de progrès économiques et sociaux significatifs. Au 1er janvier 2016, le Rwanda se distingue notamment par les performances suivantes :
- 1ère place en termes de Progrès de Développement Humain sur les 20 dernières années, selon le dernier rapport du14 décembre 2014 des Nations unies ;
- 7ème pays le mieux géré de la planète, selon le dernier rapport sur la bonne gouvernance mondiale du « World Economic Forum »
- Principaux partenaires d’exportations
Le montant des exportations est estimé à 293 million $ en 2011, avec un montant des importations à 1,307 milliards $.
Plusieurs pays se comptent parmi les partenaires du Rwanda. Nous avons le Kenya (30,1%), la Chine (9,1 %), la Thaïlande (8,6 %), l’Allemagne (7,3 %), les États-Unis (4,5 %) et la Belgique (4,1 %).
Pour assurer la continuité du «miracle économique rwandais», le pays devra, en parallèle, continuer à mettre en place les réformes structurelles essentielles, et ainsi rester un modèle économique pour le reste du continent.
Dévasté par le génocide de 1994, le pays mise aujourd’hui résolument sur l’avenir et investit massivement dans Internet. Grâce à de solides politiques publiques, des investissements privés internationaux, et sa position géographique, il offre aux entrepreneurs africains les meilleures opportunités du continent.
Le Rwanda est aujourd’hui une nation ressuscitée, un pays sur la voie de la normalisation qui se cherche un futur meilleur. La paix et la stabilité politique atteintes depuis 1995 ont encouragé le retour de millions de réfugiés. Bien vrai que la pauvreté est endémique à de nombreux pays africains, le Rwanda, a su par la libéralisation économique et la stabilité sociale, favoriser une croissance économique élevée depuis 1995. Aujourd’hui, la relance est tangible, prometteuse pour l’avenir. Le tourisme est appelé à jouer un rôle moteur en relançant les infrastructures économiques et politiques, qui assureront la stabilité du pays.
Avec son objectif « Vision 2020 » pour lutter contre la pauvreté, le Rwanda est en train de commencer un programme de privatisation et libéralisation visant à parvenir à une croissance économique durable. L’objectif est de transformer l’économie, qui dépend à 90% de l’agriculture en un système moderne, fondé sur des secteurs différenciés. Le Gouvernement rwandais est en train de créer plus d’investissements, de créer de l’emploi et de nouvelles opportunités. Récemment, de très grands investissements privés ont été placés dans le tourisme et le développement de nouvelles industries, comme celles des fleurs pour l’exportation et l’élevage du poisson. La totalité des ressources du Rwanda n’ont pas encore été réalisées. La pêche commerciale sur le Lac Kivu est encore peu développée; il y a beaucoup d’opportunités dans l’industrie du tourisme, qui est encore à ses premiers pas. La main-d’œuvre est dévouée, énergique et désire vivement être formée. Le gouvernement, par l’intermédiaire du Rwanda Investment Promotion Agency (RIPA) est disposé à travailler avec les investisseurs pour atteindre leurs objectifs et conduire l’économie vers un avenir meilleur. Nombreuses sont les opportunités pour les investisseurs qui ont des idées, de l’imagination et du talent.
La Délégation de la Chambre de Commerce ItaAfrica Centrale accompagnée par l’Ambassadeur du Rwanda auprès de l’Union Européenne et du Vatican, Monsieur Joseph BONESHA, a été successivement reçue par le Président de la République du Rwanda, Monsieur Paul KAGAME.
Les entreprises italiennes intéressées à investir dans le pays, effectueront une mission organisée par la Chambre de Commerce en partenariat avec l’Agence pour la Promotion des Investissements, RIEPA.
AN
Les utilisateurs qui ont aimé cet article :